Internet, un peu d’histoire (1)
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Revenons en arrière, voulez-vous ? En 1958, à l’époque ou mes parents avaient tout juste quitté leurs couches, AT&T, la société bénéficiant à l’époque du monopole des télécommunication aux Etats Unis, par l’entremise de sa filiale Bell Labs, s’inspirant du Teletype utilisé depuis plus de 30 ans par l’US Air Force pour transmettre des images radar à travers le réseau téléphonique, sors de ses cartons le premier modem Bell 101. Il ne sera semble-t-il jamais commercialisé, mais 4 ans plus tard, le Bell 103 est le premier à être mis sur le marché.
C’était le début de la communication distante entre ordinateurs à une vitesse de 300bps, soit 37 carractères par seconde, c’est tout de même deux fois plus rapide que le record du monde de frappe au clavier établi en 2005 par Barbara Blackburn. Pour les curieux, elle utilise une cartographie de clavier assez éloignée des classiques AZERTY ou QWERTY, conçus à l’origine pour ralentir la frappe, handicap hérité des ancestrales machines à écrire ou il était mal venu que deux tampons se telescopent sur la feuille en même temps. Son dada à elle, et à quelques affictionados, c’est DVORAK, nom qui n’a d’ailleurs rien à voir avec la position des touches sur le clavier, mais ne nous égarons pas.
Parallèlement à cela, et également en 1958, l’ARPA (Advanced Research Project Agency) est fondée par le département de la défense américain en réponse au lancement par la Russie du premier Sputnik, dans le but de reprendre ou de conserver (c’est selon) le leadership technologique. En pleine guerre froide, parmis d’autres objectifs principalement militaires (ballistique, nucleaire, défense, …), l’ARPA a eu pour mission, sous l’impulsion d’idées rapidement jetées sur quelques mémo par JCR Licklider d’élaborer les bases d’un réseau décentalisé, capable de fonctionner sur du materiel peu fiable. Certains disent que le réseau était censé pouvoir resister a une attaque nucléaire des méchants vilains Russes, mais il n’y avait heureusement pas besoin de bombes ou de Russes pour que les pannes arrivent. C’est en 1969, après un appel d’offre reunissant 140 candidats, que BBN Technologies (Bolt, Beranek and Newman Technologies) remporte le gros lot et doit équiper la première version d’ARPANet. C’est la naissance du concept de routeur : « des machines dédiées à la transmission de paquets »
C’est le 29 octobre 1969, a 22h30 que le premier message informatique de l’histoire d’ARPANet est envoyé depuis l’Université de Californie (Los Angeles) vers le SRI de Stanford (Standford Research Institute), soit quelques 500 kilomètres à vol d’oiseau. Deux autres universités sont connectés cette même année, a Santa Barbara et dans l’Utah.
En 1971, le réseau compte 23 noeuds utilisant le protocole défini par l’ARPA, NCP. Cette même année, le premier email est envoyé par Ray Tomlinson
C’est en 1973, alors que le réseau ARPANet commence a accueillir les premiers noeuds europeens, que Vinton Cerf, Yogen Dalal et Carl Sunshine, alors chercheurs a Stanford, jetent les bases des protocoles TCP (Transmission Control Protocol) et IP (Internet Protocol). A cette époque, les trois quart du trafic sur le réseau sont constitués par l’email. Beaucoup d’autres protocoles aujourd’hui presque oubliés voient le jour (Gopher, echo, rlogin, …). Certains sont encore d’actualité aujourd’hui, comme le FTP (file transfert protocol) et même une tentative de transmission vocale, NVP (Network Voice Protocol) avorté pour cause de probleme technique insurmontables à l’époque.
Les 9 années suivantes sont consacrées à l’harmonisation des protocoles, à leur mise en place sur les differents types d’ordinateurs composant ARPANet, et c’est le 1er janvier 1983, alors qu’ARPANet compte environ 113 noeuds, que le protocole NCP est définitivement abandonné au profit de TCP/IP, protocole encore utilisé aujourd’hui sur Internet. A cette occasion, l’armée américaine offre 68 noeuds d’ARPANet au domaine civil, via la NSF, et conserve les 45 noeuds « militaires » sous le nom de MILNET. C’est aussi cette même année que les serveurs DNS apparaissent, permettant de ne plus centraliser sur un seul noeud du réseau l’annuaire permettant de transformer des noms intelligibles par l’homme en adresse numériques intelligibles par les machines et inversement. C’est en novembre 1987 que le protocole DNS arrive à maturité.
Mais nous parlerons de tout ceci dans un prochain article.
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