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Creative Commons et philosophie

30 septembre 2010 4 commentaires
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[Billet initialement publié ce blog sous le titre « pourquoi je publie en Creative Commons ». License CC-BY-SA, bien entendu !]

Crédit image : Lumaxart

Quelques uns d’entre vous ont du se demander pourquoi j’avais un tel attachement à publier sous licence Creative Commons et à m’intéresser à quelques notions de droits.

Cela tient d’abord d’une conception très classique de la culture et des œuvres qui en sont issues et qui la forment. Une œuvre ne possède pas, à mon avis, d’autre propriétaire que l’humanité toute entière. On peut attribuer l’œuvre à tel ou tel mortel plus ou moins inspiré la création de celle-ci, mais lui-même n’a pas à s’en revendiquer propriétaire, mais protecteur. Du fait cette seule appartenance à la totalité des hommes, une œuvre qui n’est pas partagée est un non-sens.  De même que la vie, les œuvres ne sont pas en lecture seule. Voila pourquoi je publie en Creative Commons, le plus souvent en Attribution-Partage-Des-Conditions-A-L’Identique (CC-BY-SA). La viralité ainsi donné à mes créations n’est pas un frein à LA Création (non je ne suis pas chrétien).

Il y a une autre raison  s’ajoutant à cela; je dois dire qu’à 16 ans, j’étais peut-être plus lecteur que d’autres, mais à mon sens maintenant, j’étais au degré 0 de ma culture actuelle. Je n’écoutais pas de musique propre même s’il m’arrivait d’aimer du classique, je me fichais superbement de la politique. À présent, je me rends compte que les principales organisations qui devaient soutenir la culture ne le font pas du tout, se réduisant à un rôle grotesque de flic et de comptable. Entre les majors qui ne pensent qu’à leur pognon volé aux artistes, et qui sont les vrais « pirates » et le ministère de la Culture qui ne pense qu’en leur faveur et use de sa langue de bois pour instaurer un langage artistique unique, les éditeurs qui se sabordent eux-même en préférant la couverture au contenu, je dois dire qu’on est en réalité assez mal lotis. Alors voilà, on en est là, à cause d’eux. Depuis Hadopipeau et autres atrocités juridiques (LOPPSI et ACTA qui se profile…), je ne nourris plus les ayants-droits frauduleux. Ça ne sert à rien. Quand je donne de l’argent pour un album de musique qui a un prix qui n’a pas baissé comparativement au prix du CD inscriptible et à la dématérialisation des données, à qui cet argent est-il destiné? À eux, ou à l’artiste? Et combien celui-ci touche sur l’argent que je leur ai donné? 1,2%? À choisir, je préfère ne rien donner du tout à ces œuvres là et subventionner des artistes qui « produisent » (terme très vulgaire quand on parle d’art) des œuvres sous licence libre, où je sais où va l’argent, c’est à dire à celui qui le mérite, pas aux intermédiaires-moines-copistes. S’il faut être consommateur…alors soyons consomateurs CONTRE les majors. Touchons les au porte-monnaie, parce que c’est depuis longtemps la seule chose qui leur importe encore. Faire autrement, ce serait cautionner le massacre de la création indépendante par les « industries » du divertissement. Et comme moi aussi, j’ai le désir de contribuer à la masse diverse de la culture, ce que je publie, je le publie sous licence Creative Commons, pour ne pas les nourrir.

Hé! Hugo! Descends si t’es un homme!

4 Comments »

  • EN said:

    Merci d’avoir partagé.
    Le « Hé! Hugo! Descends si t’es un homme! » pour ceux qui se demanderaient est la formule (le nom propre est variable selon le sujet) de clôture de mes articles.

  • Bruno (author) said:

    L’histoire ne dit pas quel est le rapport entre le-dit Hugo et les licences CC :)

  • Olivier Le Monnier said:

    J’ai cette petite phrase qui revient de plus en plus souvent dans ma tête comme un leitmotiv : « Consommer est un acte politique »

    PS : Ça te fait quel âge maintenant ?

  • EN said:

    @Bruno :
    C’est par rapport à l’épigraphe de l’article original
    @Olivier Le Monnier:
    Oui, consommer c’est politique, ne pas consommer aussi.
    …19 ans. Quand je dis que c’était au dégré 0, ça correspond à mon entrée au lycée c’est j’avais relativement peu de goûts qui m’étaient propres, ni d’opinions politiques, d’ailleurs. Et maintenant, me voilà en licence…

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