La crise … de rire ?
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Il y a peu, Le Point a publié la lettre de Clara, étudiante de 20 ans, qui tape copieusement sur la génération de nos parents, notre classe politique et tout un tas d’autres gens, les accusant de l’avoir mise dans la merde avant même sa naissance, et concluant par un « vivement que je me barre ». D’accord ou pas avec, ce n’est pas la question, le propos est intéressant à lire quoi qu’il arrive.
Marie-Charlotte lui a ensuite répondu sur madmoizelle.com, soulignant qu’elle n’était pas si à plaindre que ça, qu’ailleurs, c’était souvent pire et racontant des choses pleines de bon sens à propos des avantages sociaux français et de la solidarité intergénérationnelle.
Un point commun à ces deux billets m’a sauté aux yeux : malgré de profonds désaccords sur la façon de voir les choses, elles semblent toutes deux d’accord pour dire qu’on est dans la merde et que c’est la faute de « la crise ». Vous me direz, elles ne sont pas les seules, et vous avez peut être même raison de penser comme elles.
J’ai une situation personnelle privilégiée, gagnant, ramené au nombre de bouches à nourrir, juste un peu plus d’argent que la moyenne nationale. J’ai aussi la tranquillité d’esprit procurée par le fait que mes parents pourront probablement nous aider en cas de coup dur.
Je suis un bien piètre économiste, mais j’ai la vague impression que toute cette histoire de crise, c’est surtout dans la tête que ça se passe. L’insertion dans le monde professionnel est une galère ? à peu près autant que d’apprendre à pédaler sur un vélo, de commencer l’école, d’apprendre à marcher, même naître, bref, la vie, oui. Toute proportion gardée, entendons nous. Et ça ne date pas d’hier.
Evidemment, si on aborde les choses en se disant « je vais en chier », il y a de bonnes chances qu’on en chie.
Oui, je sais, c’est facile de dire ça quand on dort au chaud et qu’on a de quoi contenter son estomac 3 fois par jours (au moins). Y’a des millions de chômeurs, des tas d’inégalités, etc.
Loin de moi l’idée de dire que les gens qui ne s’en sortent pas n’ont à s’en prendre qu’à eux même.
Mon idée est qu’à force de faire peur aux gens en brandissant la crise on l’entretient. Qu’à force que toutes ces personnes médiatisées (qui elles n’ont aucun soucis à se faire pour leur avenir, ni pour celui de leurs enfants, et ce probablement sur des générations) crient que c’est la merde, on finit par se demander si c’est pas dans leur intérêt qu’elles font ça, pour que le plus de gens possible soient dans la merde, histoire que leurs privilèges à eux continuent à surnager.
Ça marche aussi avec les terroristes qui vont tuer tes enfants et même avec les vilains zomosessuels qui vont se marier et donc démolir ta famille.
Après tout, pourquoi se faire chier si de toute façon tout est perdu d’avance ? Ils l’ont dit à la télé, on est foutus.
Pourquoi aller travailler, sachant que tous les patrons sont des salauds ? Ils l’ont dit à la télé, ils gagnent des milliards sur le dos des travailleurs, de préférence pauvre.
Mais après tout, pourquoi continuer à écouter la télé ? On le dit partout, c’est surtout rempli d’idioties, cette boitâkon.
Même si quelques indices sérieux laissent à penser que l’avenir est moins rose que le passé, ce n’est certainement pas en acquiesçant à longueur de temps que la tendance s’inversera.
La confiance est la clé. Confiance en vous, confiance en l’autre, confiance en l’avenir.
Même pas peur.
</bisounours>
Juste pour mettre ce lien : http://www.france24.com/fr/20110103-revue-presse-francaise-pessimisme-sondage-france
Le pessimisme amène le pessimisme et l’auto-alimente (comme la colère ou la haine, soit dit en passant).
Si les gens arrêtaient de regarder leur nombril en disant que c’était mieux avant, ils pourraient regarder l’avenir et faire en sorte que ça change.
Le changement, c’est quand on veut (maintenant ?), pas quand on l’attend.
Facile à dire également, de ma part, j’avoue.
Mais j’ai choisis un métier qui recrute, qui manque de personnel.
Il y a beaucoup de demande dans le secteur de l’informatique comme dans beaucoup d’autres, en fait.
Alors si les gens les boudent les secteurs qui recrutent pour s’entêter dans ceux qui ne recrutent pas ?… A chacun sa conclusion.
Pour certains, la crise est un business, ils ont *besoin* de la crise pour gagner plus. Quand bien même elle ne serait pas souhaitée, on voit que la crise génère une certaine activité ou en tous cas un certain types d’activités dont les personnes peuvent en tirer un revenu.
Après, pour rebondir sur le précédent commentaire, suffit de lire la littérature relative aux « prophéties autoréalisatrices », rappelle qu’à partir du moment où un nombre suffisant de personnes sont convaincues sur un thème donné, alors celui ci se réalisera. Cela se vérifie, en sociologie, économie, etc.
C’est pas complétement faux, effectivement rappeler la crise a haute voix en permanence l’alimente peut être. Ceci dit, en Espagne, ou je vis, il y a plus de 55% de chômage dans les 18-30 ans. Non pas qu’ils ne veulent pas travailler, mais que les boites ferment, ou qui virent a tour de bras. Ils ont voter une loi disant que si ta boite fini dans le rouge plus de trois mois consécutifs, elle peut te virer sans prime de licenciement, sans rien… (et c’est la qu’on est content d’etre francais, ou de bosser dans un secteur ou on a pas ce genre de probleme). Ca amène a des situations assez sympathiques pour un pays « développé » : un couple avec un enfant dont les deux parents sont au chômage, qui vont se faire virer de leur maison (qu’ils ne peuvent plus payer) et le tout avec 6 000 euros de dettes. Ce serai un cas isolé je serai tenté de dire qu’ils l’ont peut être chercher, mais malheureusement, ca se compte en millions ici … Aussi a savoir, pour avoir droit a 24 mois de chomage, il faut avoir cotisé pendant 72 mois. Autant vous dire que contrairement a la france ou le droit au chomage est égal au temps de cotisation, c’est pas simple de le toucher… Pour le montant :
.
Donc pour synthétiser :
– Effectivement, il faut faire gaffe a ne pas auto-générer la crise ;
– Elle est cependant loin d’être fictive, meme si depuis nos petits canapés confortables elle n’est pas si palpable que ca, du moins en France pour l’instant (et j’espère que ca va durer, parce que voir des peres de famille en costard faire la manche c’est marrant 5 minutes mais pas plus) ;
– T’as pas ouvert la balise :D
Ah zut, la citation a pas marché.
Anéfé. Il faut différencier clairement le fictif de l’imaginaire. Elle n’est pas fictive dans le sens ou des gens en souffrent (beaucoup, d’ailleurs) mais elle est imaginaire dans le sens ou elle est bâtie sur des bases purement arbitraires, du moins dans nos « pays développés ».
Qu’un peuple africain n’ai pas de quoi se nourrir à sa faim peut repose sur une base réelle : leur production alimentaire n’est pas suffisante, et sur une base imaginaire : on ne peut rien faire pour améliorer leur situation.
En Espagne, il y a à manger pour toutes les bouches, on continue d’ailleurs, comme partout, à jeter de la nourriture. On y continue aussi à dépenser l’argent publique n’importe comment. Mais on y est surtout arrivé au moment ou, pour ménager les susceptibilités (politiques, sociologiques, financières, …) de quelques personnes mieux placées que d’autres, le « système » fini tous leurs congénères à la machette.
Merci pour cette article, cela remonte le moral ! ;-)
Seafire,
À propos de l’Espagne :
« Ils ont voter une loi disant que si ta boite fini dans le rouge plus de trois mois consécutifs, elle peut te virer sans prime de licenciement, sans rien… »
Peux-tu fournir une source ?
« et c’est la qu’on est content d’etre francais, ou de bosser dans un secteur ou on a pas ce genre de probleme »
La nationalité n’a rien à voir avec la choucroute. La loi espagnole s’applique aux Français. La loi française s’applique aux Espagnols.
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