Cryptomonnaie : la seconde génération
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Vous avez probablement suivi ma petite série sur le bitcoin. Si ce n’est pas le cas, prenez une bonne dose d’aspirine et lancez vous dans la lecture, sinon, vous serez paumés dans le présent billet.
Voici venir la seconde génération de cryptomonnaie, NXT en tête.
De quoi s’agit-il ? Non, pas d’une Nième version du Bitcoin avec quelques ajustements. Il s’agit principalement d’une refonte du principe de base. Le bitcoin est majoritairement basé sur le « Proof-of-Work » (PoW) qui, si on schématise, donne la masse monétaire créée à ceux qui mettent les plus grosses ressources techniques à disposition du réseau. Il utilise également un peu du « Proof-of-Stake » (PoS) qui consiste à rémunérer les créateurs de blocs avec les commissions de transaction.
NXT, lui, élimine quasi totalement le PoW, permettant de constituer un réseau qui ne demande pas une énergie phénoménale. Il est en ce sens un peu plus égalitariste et carrément plus écolo, un simple Raspberry Pi suffit à « miner » (dans le monde du NXT, on dit « forger »).
Petit bémol : la problématique connue sur le bitcoin (les premiers mineurs sont assis sur un tas d’or monstrueux) se retrouve également dans NXT puisque l’ensemble de la monnaie (1 milliard de NXT) a été émise par le premier bloc et partagée entre les 73 fondateurs. Ceci étant, ils semblent décidés à dilapider ce capital en le donnant aux nouveaux arrivants, rétablissant ainsi une sorte d’égalité. On reste tout de même dans un schéma pyramidal, puisque les premiers servis seront sans doute les plus riches de demain en ayant amassé un capital, au détriment des derniers qui devront trimer pour obtenir des NXT de la part des premiers.
Vivement la 3ème génération qui implémentera le « Proof-of-Unique-Life » (PoUL) permettant d’appliquer les concepts de revenu de base aux cryptomonnaies et, pourquoi pas, une notion de dévaluation de la valeur de l’argent stocké évitant l’effet capitalisation.
Pour se lancer dans le NXT, rien de plus simple, il suffit de télécharger le client pour son OS et de le lancer. Une fois passée l’inévitable étape de téléchargement de la blockchain, on peut commencer à jouer avec.
Passons maintenant aux petites choses croustillantes qui font la particularité des NXT :
L’ensemble des NXT existant est issu du premier bloc de la blockchain, lui-même forgé par le « genesis account ». Mais, contrairement aux bitcoins qui naissent du néant, les NXT sont nés de la séparation d’avec les AntiNXT qui sont tous propriété du genesis account.
Du coup, contrairement au bitcoin où la monnaie peut être perdue mais pas détruite, les NXT peuvent être détruits : il suffit de les renvoyer au genesis account pour qu’ils rencontrent leurs alterégos AntiNXT et disparaissent corps et âme, comme la matière disparaît (théoriquement) au contact de l’antimatière. L’histoire ne dit pas (encore) ce qui est fait de l’énergie de la rencontre d’un NXT avec un Anti-NXT.
On peut accéder au genesis account (NXT-MRCC-2YLS-8M54-3CMAJ) avec la passphrase « It was a bright cold day in April, and the clocks were striking thirteen. » (tirée de 1984, pour les connaisseurs) où on constatera qu’il y a déjà quelques 3022 NXT qui y ont été envoyés et qui ont donc été détruits puisque le solde est de -999996978.
Le protocole interdit l’émission de transaction depuis des comptes à soldes négatifs, ce qui est logique, puisqu’il serait possible de détruire la monnaie à distance en envoyant des AntiNXT.
Un petit mot sur la sécurité à présent. Dans l’immense majorité des cryptomonnaies, la clé privée qui protège la monnaie d’un utilisateur est générée par la machine. Dans le cas de NXT, vous êtes libres de la choisir. Du coup, évitez de choisir « 1234 » … Il suffit, pour vous en convaincre, de regarder l’état du compte dont la clé est 1234 : une seule transaction de 4 NXT presque immédiatement redépensée.
Des cohortes de robots scrutent les transactions en live à la recherche de destinataires connus de ce genre pour aller piquer l’argent dans la foulée.
Si vous avez bien lu l’identifiant du genesis account, vous avez remarqué comme il semble court et simple comparé à une adresse bitcoin. Tous les identifiants sont sur le même format. Une discussion a eu lieu à ce sujet fin 2013 en amont du lancement du projet. Concrètement, il existe effectivement une multitude de phrases secrètes qui mènent à la création d’un même identifiant de compte, c’est pour cela que la sécurité d’un compte n’est garantie qu’après avoir dépensé au moins une fois un bout de NXT, ce qui permet la publication de la clé publique complète auprès de tous les membres du réseau qui n’accepteront ensuite plus aucune transaction vers un identifiant partiel commun mais à une clé publique différente.
Namecoin avait, il y a quelques temps, posé les base des alias utilisés dans NXT. L’idée est d’enregistrer, dans la blockchain, des correspondances. Par exemple « Spyou » => « http://blog.spyou.org » et « Spyou-code-CB » => « 1234 ». Chaque création d’alias coute 1NXT (qui va dans la poche de celui qui forge le bloc qui contient l’alias). On peut ainsi constituer un système ressemblant au DNS.
Le créateur d’un alias peut bien entendu le modifier en le recréant.
Pour finir cette introduction aux cryptomonnaies nextgen, comme pour bitcoin, la blockchain ne sert pas nécessairement qu’à transférer des fonds. On peut s’en servir pour papoter (comme l’implémentation twister de la blockchain bitcoin ou bitmessage dans le même genre), pour voter (j’ai pas encore tout exploré de ce côté) ou bien pour échanger des biens, services ou même concepts.
Peu après la naissance du bitcoin est apparue la notion de « colored coin ». Il s’agit d’une transaction particulière qui transmet également d’autres informations.
Jusqu’à présent, ces biens ne pouvaient pas être échangés directement dans le protocole. Il fallait acheter les unités de monnaie les représentant, souvent via une place de marché externe et centralisée qui supervisait la transaction, cassant l’intérêt de la décentralisation des cryptomonnaies.
NXT solutionne le problème avec les assets. On peut émettre un asset contre des NXT (1000 au minimum). Ces 1000 NXT vont au créateur du bloc qui validera la création de l’asset (comme une transaction). L’idée est d’éviter que des assets fantaisie soient créés.
Un asset peut être à peu près ce qu’on veut : une réduction dans un magasin, une part de capital dans une entreprise, un kilo de fromage…
Là où ça devient intéressant, c’est qu’on peut vendre tout ou partie de ses assets pour le prix qu’on veut, en peer2peer, sans aucune autorité centrale.
Exemple typique, je veux monter une petite affaire de vente de bracelets loom-bands. J’ai trouvé quelqu’un pour me vendre des élastiques pour 10000NXT et je peux faire 100 bracelets avec cette matière première. Je vais donc créer un asset « loom-bands » avec 100 parts que je vais vendre 120 NXT chacune. La contrepartie promise est d’obtenir un bracelet quand je les aurai faist.
Je vais donc réunir théoriquement 12000 NXT (si je me débrouille bien), dépenser 10000NXT pour acheter mes élastiques et garder 2000NXT pour ma pomme. Quelqu’un peut donc vulgairement acheter un bracelet pour 120 NXT.
Sauf qu’entre le moment où j’ai créé cet asset et le moment où je vais finaliser les bracelets et les envoyer, je suis devenu une célébrité incontournable du loomband et mes créations s’arrachent 12000 NXT pièce : n’importe qui ayant acheté un asset peut le revendre à qui voudra bien l’acheter pour le prix qu’il veut.
Une variante peut être aussi de promettre aux gens ayant acheté mon asset un revenu mensuel de 3 NXT. Si ma petite affaire de bracelets marche bien, je vais donc les rémunérer chaque mois et ils pourront revendre leurs parts dans mon entreprise à qui ils voudront. On obtient donc un marché du même type que ce qu’on connaît en économie classique sauf qu’il n’est pas tenu et réglementé par une institution : c’est l’ensemble des participants au réseau NXT qui le régule.
On peut même créer une cryptomonnaie par dessus NXT sur ce principe. Principe qui a d’ailleurs été appliqué à la création des NXT : le milliard d’unité de monnaie sorti du genesis bloc provient de la coloration de 21… bitcoins.
Accrochez-vous bien au pinceau, ce monde d’innovation décoiffe dur… Et si vous cherchez un compte à qui envoyer des NXT, pensez à NXT-NJEU-EL29-EHVX-6A6MH :)
Je suis un simple utilisateur à mon niveau de bitcoin et les architectures, mises en place pour soutenir le système, m’échappent quelques peu tout comme les différentes versions de cryptomonnaies.
Je pense qu’il faut changer de philosophie vis à vis de l’argent et nos monnaies d’échange d’énergie.
La situation du bitcoin face aux dogecoin, nxt ou autres, c’est comme si après 5 ans la création de Facebook quelqu’un créait un nouveau réseau social pour le supplanté.
Du coup, il vaut mieux creuser dans le Bitcoin que de se disperser à rassembler les avancées techno sur une seule monnaie.
C’est l’avis d’un commerçant qui encaisse du Bitcoin.
Mais bon, c’est bien beau tout ça, mais concrètement dans la vraie vie, quels usages pratiques vont émerger ? Payer une pizza à la Panio ? Acheter un nom de domaine chez Gandi ? Offrir des sous à un collectif d’artistes ? Madame Michu va-t-elle comprendre ?
Article très intéressant sur les nouvelles cryptomonnaies, merci.
Question, faut-il toujours télécharger des Go et des Go et des Go de blockchain pour le NXT ?
Merci, c’était bien intéressant !
Je me demande si un état pourrait lancer une monnaie électronique avec impôt automatisé ; puisque la monnaie serait relativement anonyme, ça serait par exemple une taxe proportionnelle de 1% par semaine sur la masse monétaire, et cela permettrait d’éviter le phénomène du tas d’or (même pour l’état, car lui a toujours besoin de dépenser).
Pour les cryptomonnaies de 3ème génération (à revenu de base) : suivre les projets uCoin et OpenUDC !
http://ucoin.io
http://www.opendudc.org
@Xavier : développer et faire parler du bitcoin est de toute façon bon, mais je suis un fervent défenseur de la diversité … Remplacer les euro par autre chose en s’opposant farouchement à tout le reste ne me semble pas bon, dans l’absolu.
Du coup, explorer d’autres façon de voir et d’utiliser la monnaie me semble plutôt bon.
@tth : madame michu est tout à fait à même de comprendre que l’argent liquide qu’elle a dans son smartphone va à son boulanger sans que la banque se sucre sur le dos de la transaction. Après, c’est un peu plus compliqué de lui faire entendre qu’on peut lui piquer son pognon virtuel.
@feth : oui, il y a une blockchain aussi sur les NXT, mais elle est moins grosse que celle des bitcoins
@cgeek : merci :)
J’en déduis qu’il s’agit d’une sidechain puisqu’il provient de la coloration de 21 bitcoins ?
@Alserweiss : j’ai pas bien creusé pour savoir si les bitcoins avaient été réellement colorés ou juste dépensés pour acheter whatever matos servant à lancer la blockchain NXT. Si tu t’ennuie ce matin .. :)
Salut,
Je trouve ces crypto monnaies dénuées de sens. La monnaie est plus qu’un simple moyen d’échange. La façon dont elle est créé, dont elle circule et dont elle est détruite impacte sur l’inconscient collectif et donc sur la manière dont on vit ensemble. Oui l’euro, le dollar et autres monnaies dominantes façonnent un vivre ensemble qui nous conduit à la catastrophe. Oui, la monnaie est un levier très puissant pour influer sur cet état de fait, j’en suis convaincu. Le gros avantages que je vois dans ces monnaies numériques est la non falsifiabilité. Or le problème principal des monnaies actuelles est plutôt la monnaie légale créée pour partir dans la sphère financière au mieux et au pire détruire des forêts et saccager la biodiversité. La fausse monnaie est un problème secondaire.
La monnaie est un contrat moral entre humains. Si les machines peuvent nous aider à la rendre infalsifiable, why not. Mais selon moi, c’est très secondaire. Il faut avant tout reprendre le contrôle de la création monétaire ou en tout cas au moins en partie et de l’orienter vers des buts collectifs qui nous paraissent bons. Le mining solitaire d’une quantité finie de monnaie numérique me parait beaucoup plus compliqué que de dire : « Tiens Albert, voici 1000 haricots dorés fraîchement créés, dépenses les auprès des artisans pour te construire ta boulangerie. La monnaie ainsi créée augmentera la masse monétaire nécessaire à l’augmentation de l’économie puisque tu ouvres une boulangerie »
J’ai pas mal buché ces histoires de monnaie et c’est assez subtil. La meilleure vidéo que j’ai trouvée à ce jour et qui fait le tour de la question se trouve ici:
http://www.inter-agir.fr/
La version longue dure deux heures, mais ça vaut le coup !
Bonjour
intéressant article, mais en suivant vos conseils et en lançant le client et en voulant envoyer un NXT ou un Message à NXT-NJEU-EL29-EHVX-6A6MH j’obtiens une erreur:
Unknown account
Est-ce bien le format de votre compte?
« @Alserweiss : j’ai pas bien creusé pour savoir si les bitcoins avaient été réellement colorés ou juste dépensés pour acheter whatever matos servant à lancer la blockchain NXT. Si tu t’ennuie ce matin .. :) »
Pour ce que je comprends, nxt n’est pas une sidechain, et a été crée avant la naissance de ce concept : http://nxter.org/nxt-community-development-update-summary-2/
Ensuite :
« Les 73 parties prenantes originelles sont responsables de la distribution du 1 milliard de pièces Nxt qui ont été injecté dans le bloc de genèse. Ce dernier a été obtenu par l’injection de bitcoins (offerts par eux, 21 BTC au total) et liés au bloc de genèse. Ceci est un pré-requis pour que le système de PdP puisse fonctionner, et la distribution des Nxts est maintenant en cours. »
http://bitcoin.websioux.com/nxt-the-next-coin/
Ce que je suppose : les empreintes des 21 bitcoins ont été nécessaires. Ils ont été ensuite dépensés pour les futurs développements.
@Mat : l’un des buts de certaines de ces cryptomonnaies est justement de remettre la création des masses monétaires dans les mains des utilisateurs. Je crois comme toi que la non falsification est un soucis relativement secondaire.
@Bruno : Hé bien dans ce cas il suffit de créer une association et imprimer des billets pour les créer et de les brûler pour en retirer du circuit (ou les mettre dans un coffre parce-que ça coûte quand même chéro d’imprimer des billets…). Pas besoin de centaines de machines qui « minent » et qui font du peer-to-peer pour créer de la monnaie en transformant des mégawattheure électriques en chaleur…
D’ou le NXT qui ne nécessite que très peu de capa informatique. Les billets, c’est bien, mais ça se promène pas sur les réseaux, et si chacun peut les imprimer sans aucune règle, le système ne tient pas.
@Bruno : « si chacun peut les imprimer sans aucune règle, le système ne tient pas. »
Nous sommes d’accord. Il s’agit justement de définir de qui crée et qui détruit la monnaie, combien et quand. C’est une décision Politique (qui peut être hyper locale avec une monnaie locale) en vue d’un développement économique. Et c’est à ça qu’il faut réfléchir et qu’il faut construire.
Dans le cas des monnaies numériques, cette création de monnaie n’est pas le résultat d’un tel processus. Il résulte simplement du fait qu’un individu décide de « miner », libre à lui de faire ce qu’il veut de cette monnaie. À moins que des parties importantes du mécanisme m’aient échappé, j’y vois plutôt un joli chaos monétaire plutôt qu’une alternative concrète aux monnaies dominantes.
@Mat: il me semble qu’il faut distinguer la création de la monnaie et la personne qui la crée.
Tu es dans le vrai en disant que c’est un individu qui décide de et qui s’attribue du coup la monnaie crée, mais ensuite elle circule, et la somme des individus, quel que soit leur nombre, crée la-dite monnaie a un rythme globalement régulier quel que soit leur nombre. Ca, c’est pour le cas du bitcoin.
Dans le NXT, toute la monnaie est déjà crée et la personne qui va forger n’est rémunrée que pour ses bons services rendus (faire tourner un node du réseau de validation des transactions)
Dans le cas de l’ucoin, la création monétaire est automatique et dépendante du nombre de participants au système, chacun en obtenant une part égale dans un interval de temps défini.
Il n’est pas interdit d’imaginer d’autres fonctionnements à l’avenir :
– création monétaire régulière également répartie entre les membres en fonction de besoins exprimés en échanges marchands, par exemple
– précréation de l’ensemble de la masse avec une attribution égale à chaque nouveau membre (dont l’unicité devra être garantie) jusqu’à épuisement du stock (qui devra pouvoir donc couvrir l’ensemble de l’humanité sur X générations)
– précréation avec attribution régulière inconditionnelle et dévaluation de 50% de la valeur de la monnaie si elle est détenue plus de X temps
etc …
@ Bruno : Ok, on est donc globalement d’accord : la monnaie numérique ne résout pas les questions fondamentales de qui, combien, quand et pourquoi on crée de la monnaie. Elle permet « simplement » d’implémenter et sécuriser le mode opératoire une fois qu’on a répondu aux questions et qu’on sait ce qu’on veut faire. Je me rends compte que cela apporte également une approche décentralisée du réseau de transactions qui rend plus difficile l’accaparation de tout le système par un groupe restreint de personne.
Maintenant le principe de fonctionnement technique des banques me parait raisonnable et beaucoup plus simple. Une grosse base de données qui contient les soldes de tout le monde :
* création monétaire = une requête SQL
* destruction monétaire = une requête SQL
* transfert = deux requêtes SQL
Le problème actuel est que ces organismes sont privés et donc régis par un groupe restreint de personnes pour leur intérêt propre, l’intérêt général étant secondaire…
C’est ni plus ni moins que le principe de la blockchain : une grosse base de donnée. Sauf qu’elle n’est pas centralisée, seul principe qui permet qu’elle ne soit pas régie par un petite groupe de personne pour leur intérêt propre.
Ça me taraude ces histoires de cryptomonnaies. L’aspect décentralisé est un point très fort et très séduisant. Mais du coup se pose la question de la régulation de la masse monétaire. Qui en a la charge ? Avec quel moyen ? et dans quel but ? Même si l’infrastructure est distribuée, cette prise de décision et les moyens pour y parvenir sont forcément centralisées, je me trompe ?
En fait, je crois cerner ce qui me dérange :
infrastructure distribuée = prise de décisions individuelle
infrastructure centralisée = prise de décisions (potentiellement) collective
L’infrastructure distribuée du réseau de transactions explose l’aspect collectif qu’une monnaie contient. La prise de décision de forger est individuelle avec un objectif individuel et non collective avec des buts collectifs. Et l’absence de régulation possible du fait de cet éclatement me dérange profondément et du coup sape la potentielle confiance que je pourrais avoir dans une telle monnaie. Mais bon, je découvre tout ceci avec tes billets sur le bitcoin, et celui-ci sur le NXT, on est peut-être qu’au tout début de ce genre de techno. Merci en tout cas pour cet éclairage :)
Dans le cas du bitcoin, la prise de décision de la création monétaire est à 100% algorithmique. Un bloc crée en moyenne toutes les 10 minutes avec une division par deux de la quantité de monnaie crée tout les 210000 blocs (tous les 4 ans, donc)
Elle est donc issue d’un consensus qui a certes été fait au tout début sans avoir de vision précise de ce que serait cette monnaie, mais consensus quand même.
Mouai… consensus entre ceux qui ont développé l’algo au départ. Ceux qui y sont venus par la suite ne peuvent influer sur rien. Mais surtout, dis moi si je me trompe, il y a impossibilité technique de changer ces choix a posteriori. Or justement, c’est le propre de la régulation d’une monnaie de réagir aux évènements et d’implémenter une politique monétaire.
Il y a complexité technique mais pas impossibilité. Si la majorité des membres du réseau décide de revoir le protocole, ça se fait et ça change. Des monnaies sont passées du mode PoW au mode PoS de cette façon (revue complète du principe de base, donc)
J’arrive en retard, mais je signale une expérimentation citoyenne en cours depuis plus d’un an, d’une monnaie virtuelle avec revenu de base sur un système d’annonces entre particuliers centralisé type « leboncoin ».
Bon, c’est centralisé, mais ça a l’avantage d’être plus accessible à Mme Michu qui veut vendre ses vieux DVD et acheter une clé USB et un roman sans dépenser un kopek.
Et c’est pédagogique sur les SEL et le revenu de base.
On est déjà plus de 400 : http://merome.net/monnaiem
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