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Ami journaliste

21 janvier 2011 4 commentaires
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Ce billet est une libre adaptation de celui publié par Jean Michel Planche sur son blog sous le titre original « Ami journaliste, si tu veux peerer avec moi » avec son aimable autorisation.


Crédit photo : Eelco

Ami journaliste, nous ne nous connaissons pas encore très bien, mais j’ai déjà, à maintes reprises, eu l’occasion de constater certaines de tes habitudes les plus fâcheuses. Ce petit guide des bonnes pratiques à adopter avec moi nous sera fort utile pour l’établissement d’une relation constructive, car il semble que mon actualité personnelle soit amenée à t’intéresser dans les mois qui viennent.

Premièrement, n’oublions pas que toi, ami journaliste, tu fais ton travail et est probablement payé par quelqu’un pour cela.

Moi, c’est gratuit ou plutôt je prends sur mon temps professionnel ou personnel. Mon temps n’est pas illimité et je fais un arbitrage qui coutera à quelqu’un … généralement à mon entreprise ou … à ma famille, mes amis ou moi même. Si je passe du temps avec toi, ce n’est pas pour me faire cracher dessus ou pour voir mes propos déformés, amplifiés et servir je ne sais quelle polémique … c’est pour t’aider et aider à donner un point de vue généralement différent du bruit ambiant pour aider tes lecteurs à se forger une opinion et un sens critique constructif.

Quelques règles de base à présent :

  1. Mes propos le plus fidèlement du rapporteras … surtout si guillemets tu utiliseras.
  2. De juste piocher 3 mots hors contexte, tu éviteras, en particulier si nous avons parlé 30 minutes ensemble.
  3. Ton opinion personnelle, bien entendu, tu porteras, mais évitera de la rapporter comme si elle était mienne.
  4. De l’usage d’un titre provocateur tu t’abstiendras, car même si tu penses que lecteur cela intéressera, l’interviewé cela fatiguera.
  5. Par amitié et respect, valider, tu me feras. Nous brouiller cela évitera. Peut être que pas content tu seras, voir même, tu m’éviteras. Mais si parler de moi et de mon travail tu t’abstiens, le saurais-je maintenant, pour le moins.
  6. A tous médias écrits cela s’appliquera … et règle N°7 tu te rapporteras, pour l’audio ou le visuel.
  7. De m’inviter tu éviteras, si remplissage ou polémique ton objectif sera. De manière générale, je n’aime pas parler à un micro et les caméras me donnent des boutons fort disgracieux.
  8. Sur mon blog tu te reporteras, la « parole officielle » tu auras. Changer d’idée je pourrais, car évoluer est notre destinAIS … dans un monde de doute et d’incertitude que je reconnais. Me mettre face à mes contradictions éventuelles tu pourras, sans devoir aller les chercher, à tour de bras.
  9. Aucune ségrégation de couleur, de religion, d’ancienneté, d’âge, de « provenance » ou de médias, je ferais, tout dépend de ton objectivité. N’oublie jamais que de la qualité de tes questions, la qualité de mes réponses dépendront.
  10. Si tout ceci te paraît bien inutile voir présomptueux, n’oublie jamais que tout n’est pas bien sérieux. Ici comme ailleurs, mon blog se lit au 2ème degré, même s’il n’y pas de fumée sans feu.

Et comme le dit Jacques Séguéla, qui comme le disait Pierre Desproges, ne dit pas que des conneries …

ami journaliste, je t’aime !

Ami journaliste, ne pense pas que je fais dans l’amalgame ou le populisme ou que je te dénigre. Mets toi autant à ma place que j’essaye de le faire pour comprendre la difficulté de ton métier. Comme toutes professions, il y a du bon et du mauvais et je connais bien, je pense, tes difficultés et tes contraintes. Aussi maintenant essaye de me connaître plus, sans me juger et avec le minimum d’attention qui ferait honneur à celle que je te porte. Cela sera alors toujours un plaisir pour moi et tu seras toujours le bienvenu … chez moi. (je fais dans le Pagny … mais j’y reviens à la fin)

Maintenant si tu ne veux pas peerer avec moi, ce n’est pas grave … on peut faire aussi du transit, mais tu vas devoir sortir ton carnet de chèque !

Mais dans tous les cas, je te l’assure, cela sera toujours, comme internet :

  • A très haut débit
  • Neutre
  • Symétrique

Si tu ne comprends rien au peering et au transit, je t’invite à une petite séance de lecture.

4 Comments »

  • bernard said:

    Tu as écrit : « Premièrement, n’oublions pas que toi, ami journaliste, tu fais ton travail et est probablement payé par quelqu’un pour cela. »

    Ce n’est pas « probablement payé » : être payé pour écrire est la seule condition poir être journaliste. cf http://fr.wikipedia.org/wiki/Commission_de_la_carte_d%E2%80%99identit%C3%A9_des_journalistes_professionnels :

    « La Commission de la carte d’identité des journalistes professionnels a pour mission de rechercher, pour chaque demande :
    * s’il s’agit bien d’une occupation principale et régulière (3 mois consécutifs pour une première demande)
    * si celle-ci procure au postulant l’essentiel de ses ressources soit plus de 50%. Lorsque ce chiffre est supérieur à 75%, l’obtention de la carte est automatique, la commission n’ayant pas les moyens d’enquêter pour chacun des 37.000 journalistes recensés en France. »

    La seule différence entre un citoyen et un journaliste, c’est que le journaliste est payé pour écrire.

    Il y a un autre métier, qui se définit uniquement par le fait d’être payé pour faire ce que tous les autres font gratuitement.

  • Bruno (author) said:

    J’entendais « probablement » dans le sens ou un journaliste est parfois un pigiste dont la pige ne sera peut-être pas acceptée et qui ne sera donc pas nécessairement payé pour le temps qu’il aura passé avec moi :)

    Sans compter que ma définition du journaliste est un peu plus permissive que celle de la CCIJP …

  • jerome said:

    Je suis pas mais alors PAS du tout d’accord avec ton point 5 :

    Par amitié et respect, valider, tu me feras. Nous brouiller cela évitera. Peut être que pas content tu seras, voir même, tu m’éviteras. Mais si parler de moi et de mon travail tu t’abstiens, le saurais-je maintenant, pour le moins.

    C’est justement un des points clés de la liberté de la presse. À la rigueur il peut te faire « relire » histoire que tu sache à quoi t’en tenir mais « VALIDER » ?

    Accepterais tu de lire un article du Monde parlant de Sarkozy que tu saurais avoir été « validé » par l’interviewé ???? (c’est bien évidemment un cas polémique choisi par le plus grand des déterminisme)

  • Bruno (author) said:

    Si l’article parle de ce qu’a dit quelqu’un, oui, je préfère que le journaliste se soit assuré de bien avoir compris ce que le quelqu’un a dit et donc de faire VALIDER que l’article relate bien ce qui s’est dit. Surtout si la conversation a duré 30 minutes, surtout si le sujet est technique et que le journaliste ne l’est pas, etc ..

    Il faut différencier les articles parlant des propos de quelqu’un d’un article traitant un sujet en général. Nota, un article peut contenir les deux, auquel cas, bien entendu, il n’y a rien à valider sur la partie ou le journaliste donne son avis ou parle d’autre chose que des propos de l’interviewé, mais pour tout ce qui, en gros, est entre guillemets, oui, la validation est recommandée.

    Pour te donner une idée, tout tient à différence entre « il a dit que blabla » / il a dit que « autre blabla », mais ça veut dire que « blabla » / il a dit que « autre blabla », mais je penses que ça veut dire que « blabla ».

    Essaie, juste une fois, de dire un truc à un journaliste qui joue sur la polémique, regarde ce que ça donne dans l’article final, regarde la réaction des gens, tu comprendra ;)

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