Vous n’irez pas voir ce site !
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Il me revient en mémoire les propos d’un politicien fort mal avisé qui avait déclaré que la censure (la bonne, vous savez, celle qu’elle est bien pour vous proteger des pédophiles) on y arrivait en Chine et donc on devrait pouvoir le faire chez nous.
Censurer quelque chose ne l’a jamais fait disparaitre, et, en la matière, on ne le répetera jamais assez, le but de la lutte contre la pédophilie est d’une part de retrouver les enfants qui en sont victime pour les aider, et d’autre part d’enfermer les coupables.
De toute façon, force est de constater que, comme d’habitude, les gens qui le veulent peuvent acceder aux contenus, y compris en Chine. C’est l’objet d’un article de RWW de ce matin, se posant des questions sur le pourquoi du comment Google redirige à présent ses visiteurs chinois vers sa plateforme de Hong Kong qui n’effectue aucun filtrage.
Dans notre petit pays à nous, les industries de la musique, du cinéma, et de l’art en général luttent pour la survie de leur modèle actuel.
Après le vilain peer2peer à qui l’Hadopi était censée tordre le cou, les politiciens commencent à entendre parler de megaupload et autres sites d’archives videos. On va donc logiquement attendre encore 3 ou 4 ans avant d’assister à l’accouchement pénible et difficile d’une loi idiote et de sa soeur jumelle, une nouvelle haute autorité quelconque.
Encore plus drôle dans ces affaires de luttes contre le progrès (voir un article de Numerama à ce propos), le SNEP va devoir se creuser la tête pour trouver un coupable pour la nouvelle baisse de chiffre d’affaire du premier trimestre 2010, juste après la promulgation d’Hadopi, alors qu’il y avait eu une hausse au premier trimestre 2009, période pendant laquelle aucune loi censée être intimidante n’avait encore vu le jour.
Pour mémoire, avant Hadopi, le téléchargement et la conservation illégale d’oeuvres protégées était punis de 3 ans de prison et 300.000 Euro d’amende. Maintenant, grâce à Hadopi, on ne risque plus que de perdre sa connexion Internet, une sanction financière maximale d’environ 400 € si je compte bien, et qui n’ira même pas dans la poche de l’état ou des personnes qui se sentent lésées, non, ça ira dans la poche du fournisseur d’accès.
Peut-être qu’après avoir attaqué le peer2peer, les sites de partages de vidéo en ligne, ils vont se mettre à usenet, au FTP, et pourquoi pas à l’USB. Ben oui, les vilains pirates qui copient 500GO de films et de mp3 d’un seul coup sur un petit disque dur, c’est la faute de l’USB !!
A force, ils finirons peut etre par assimiler que :
- le méchant, dans l’affaire, ce n’est pas madame Michu
- ils ont systématiquement 5 ou 6 trains de retard, faute de conseillers techniques avisés et entendus
- et surtout, qu’ils ont déjà un arsenal juridique disponible pour réprimer les contrefacteurs
Mais pour que tout ça fonctionne, il faudrait encore que le système judiciaire puisse traiter rapidement les cas présentés, et quand on voit qu’il faut un à deux ans pour obtenir gain de cause aux prud’hommes après un licenciement abusif (largement le temps de refaire sa vie, en gros), on imagine très bien comment ça se passe dans un tribunal d’instance ou de grande instance.
Fort heureusement, certains artistes prennent déjà les choses en main et ont bien compris comment utiliser à leur profit l’outil tant décrié par leurs camarades (voir mon billet à propos de Lady Gaga).
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