Turb(l)o(g)

Crédit photo : José Goulão (flickr)

J’ai souvent entendu dire, depuis quelque chose comme vingt ans, que la prochaine guerre (une grande, une mondiale) ne sera pas tant sanguinolente et violente que numérique et froide. Pour illustrer leur propos, ceux qui en parlent mettent en avant tantôt des cyborgs, tantôt de l’espionnage entre nations par écrans interposés, tantôt des gadgets à la James Bond…

Mais comme disait Fox, la vérité est ailleurs. Les prochaines guerres entre états se feront sans doute sur des choses bien plus affreuses qu’une bombe (l’absence d’eau, les bactéries, …) mais pendant ce temps la, une guerre d’un genre plus révolutionnaire qu’autre chose arrive.

Les gens en ont marre, marre de « la crise », marre de voir certains dans des jets privés, marre de vivre dans la peur permanente que les médias déversent à longueur de temps, marre de ne pas se sentir valablement représentés par les élus.

La vérité est la, Fox. La prochaine guerre sera numérique, mais elle viendra du peuple et sera dirigée contre tous ceux qui agissent contre la masse. Vous ne connaissez pas les leaders numériques de demain mais ils sont la.

Ne croyez pas que je parle d’attaques par déni de service comme celles qui se pratiquent actuellement contre les géants des médias et de la culture, celle-ci n’ont qu’un impact symbolique sur les cibles visées. C’est une sorte de démonstration de force, avec des armes rudimentaires et bien peu de ressources.

Cette guerre sera une guerre de l’information. Pas de la désinformation mais bien de l’information. Elle a déjà commencée. Voyez Wikileaks, voyez les informations confidentielles du cabinet ACS:Law misent à la disposition de tous. Vous avez des choses pas jolies-jolies à cacher ? Cachez les bien.

Il y a plus de 20 ans, nous militions pour l’accès à la connaissance et nous vous expliquions que notre seul crime était la curiosité. Nous étions jeunes et insouciants. Maintenant, nous avons entre 30 et 40 ans, nous avons des enfants, nous savons, et nous n’avons besoin que de ce savoir pour créer des armes. Vous aviez l’habitude des mafias qui tentent de monnayer des informations ? Notre génération ne veut pas monnayer. Vous pensez que certains vont vouloir vous faire chanter ? Notre génération veut partager la connaissance, nous publions ce que nous trouvons, ni plus, ni moins (et je ne parle pas de MP3 ou de DivX)

Certains, dont je fais partie, appellent au dialogue (et là) et à la constructivité posée et calme dans l’intérêt de chacun, certains aident même les (beaucoup) plus grands qu’eux à colmater des brèches géantes pouvant être exploitées quasiment par le premier venu. D’autres sont déjà plus radicaux et n’hésitent pas à faire appel à la violence numérique. Je ne suis en prime pas le seul à prévenir que ça va chier (et d’autres se posent des questions).

Et vous savez quoi ? Ceux dont vous devez avoir peur ne sont pas encore apparus, ils observent, ils attendent, et tout ceci est bien entendu loin de ne concerner que le débat actuel autour des droits d’auteurs.

A vous de faire le bon choix ! Pour ma part, je vais tenter de jouer le rôle de la Suisse !

(Merci à @bluetouff pour ses avis qui m’ont aidé dans la rédaction de ce billet)