Comment devenir son propre FAI (10 – indépendance)
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Ça va bien faire un mois que je ne vous ai pas aidé à faire grandir votre petit fournisseur d’accès local.
Vous avez déjà bien suivi toute la série et vous avez donc probablement rassemblé des gens souhaitant obtenir leur indépendance numérique autour de vous. Maintenant que vous partagez quelques lignes ADSL à plusieurs, vous aimeriez bien vous sentir chez vous sur votre réseau. Quelles sont les étapes à franchir ?
Obtenir des adresses IP à votre nom
Je vous en parlais déjà dans l’article traitant des aspects administratifs de la création d’un FAI. Vous devez demander au RIPE (pour l’Europe) un bloc d’adresses qui vous sera dédié. Ceci peut se faire en direct en devenant membre du RIPE ou par l’intermédiaire d’une structure qui l’est déjà (l’indépendance ne sera, de fait, pas totale, dans ce cas).
Une fois obtenu, votre bloc d’adresse peut être annoncé par FDN. Vous n’avez franchi aucune étape technique vers l’indépendance, mais vous et vos utilisateurs accédez au réseau avec des IP qui pourront vous suivre durant toute la vie de votre fournisseur d’accès à vous, même si FDN venait à dépérir.
Établir votre propre coeur de réseau
Lorsque vous utilisez FDN avec vos propres IP, vous traversez le coeur de réseau FDN (puis, accessoirement, celui de Gitoyen) avant de sortir sur Internet. Pour gérer vous même votre politique de routage et pouvoir établir des liens directs avec d’autres opérateurs, vous devez vous doter d’un coeur de réseau. L’investissement, pour des débits peu élevés de l’ordre de quelques dizaines à centaines de Mbps est léger, deux petits serveurs suffisent pour un investissement global de l’ordre de 1500 ou 2000 €.
Il faut, par contre, pouvoir les héberger dans un datacenter ou ils seront au plus proche des autres opérateurs. Lors de cette opération, vous décrocherez votre bloc d’adresse IP du réseau de FDN pour le raccrocher au votre et vous décrocherez de la même façon la porte de collecte ADSL nationale pour la rebrancher chez vous. FDN n’assurera donc plus qu’une mutualisation de la porte de collecte ADSL, séparant, dès l’arrivée, le trafic de ses propres abonnés de celui des vôtres. L’hébergement de deux machines représente, selon le datacenter, un coût mensuel situé entre 100 et 300 €.
Reprendre la collecte ADSL pour votre compte
Si vous continuez dans la voie de la fourniture d’accès via l’ADSL, le dernier maillon de la chaîne que vous pouvez internaliser sans arriver sur des coûts délirants, c’est la collecte ADSL. Jusqu’à présent, vous passiez par le lien de collecte de FDN livré par Nerim. Vous pouvez tout à fait souscrire vous-même un lien de collecte avec Nerim pour y concentrer le trafic de vos abonnés. Outre les frais d’installation d’une nouvelle porte (de l’ordre de 2000 €), vous aurez ensuite des frais récurrents dépendant du nombre de lignes ADSL souscrites.
Vous pouvez aussi souscrire à une autre offre de collecte, l’ennui étant qu’il y a de fortes chances que, lors de l’opération, vous deviez repayer l’ensemble des frais de mise en service pour tous vos utilisateurs (comme FDN a du le faire en passant sa collecte de SFR à Nerim).
Dans les deux cas, vous devrez faire changer les identifiants de connexions à tous vos utilisateurs.
Abandonner l’ADSL pour d’autres moyens de collecte du trafic
L’ADSL continue, quoi qu’il arrive, a vous rendre dépendant d’un opérateur de grande envergure. Il est possible, dans certains cas, de vous en passer et de transporter par d’autres moyens le trafic entre vos utilisateurs et votre coeur de réseau.
Vous pouvez par exemple créer un réseau fibré entre vos utilisateurs s’ils couvrent une zone géographique restreinte et raccrocher ce réseau à la fibre d’un opérateur qui passerait dans le coin (à un péage d’autoroute, une station de métro, une gare SNCF, …)
Vous pouvez aussi, sur un relief suffisamment vallonné, transporter vos données en wireless jusqu’à un datacenter éloigné ou vous aurez placé votre coeur de réseau.
Tout est possible et imaginable avec du matériel financièrement accessible, mais chaque cas est bien particulier, à étudier avec précision, en demandant par exemple de l’aide aux forces vives de la fédération FDN.
Comment devenir FAI SDSL, faut-il un dégroupage total ? Est-ce économiquement possible à monter pour une association ? Ou est-ce que l’annex M arrivera un jour pour avoir 5 à 10 mb/s en upload (en faisant du mlppp sur quelques lignes ADSL par exemple) ?
Oui, les fréquences nécessaires au SDSL recouvrent la bande utilisée par la voix, donc DT obligatoire.
A monter pour une asso, c’est accessible, mais uniquement s’il y a une forte concentration d’abonnés sur un même NRA (disons une centaine).
Pour l’annexe M, j’y crois pas, mais on ne sait jamais …
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