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Vrai internet ou pas vrai internet ?

28 janvier 2012 11 commentaires
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Crédit : meta_benjamin

Avec l’arrivée de Free Mobile pour lequel Xavier Niel a promis qu’il fournirait du « vrai internet », le débat est relancé. Le « vrai internet », c’est quoi ? Définition difficile à donner tant la variété des modes de connexion fait qu’il est difficile de s’y retrouver.

La mienne serait « avoir une connexion au réseau avec l’ensemble des possibilités qu’il offre ». En gros, si quelqu’un a plus de possibilités que moi, c’est lui qui a le vrai internet. Une exception notable à cet état de fait est la taille du tuyau. Ben oui, le gars qui a 10Gbps au bout d’une fibre a plus de possibilités que moi. Mais le monde est ainsi fait.

Au coeur de ce débat, en ce qui concerne le mobile, la possibilité ou pas d’avoir une adresse IP fixe, publique et routable. Car si les autres opérateurs font des choses dégueulasses à base de proxy et filtres divers et variés, il semble acquis que Free ne le fait pas. Reste donc cette fameuse IP. Des adresse IPv4, il n’y en a plus vraiment beaucoup de disponibles. L’intégralité de Free Mobile semble d’ailleurs prévue pour n’utiliser que quelques 8000 adresses en tout. De ce côté là, c’est clairement faire preuve de responsabilité en laissant les adresses « à ceux qui en ont vraiment besoin »… Oui mais… qui dit que les mobiles n’en ont pas vraiment besoin ?

Vient ensuite la question de la sécurité. Est-il vraiment pertinent de donner un accès direct puis l’intégralité d’internet à des terminaux mobiles qui ont eu pour habitude depuis Mathusalem d’être cachés sur des réseaux privés et inaccessibles ? Il y a fort à parier que la réponse est non. Les éditeurs de logiciels pour mobiles et les fabricants vont donc devoir apprendre la sécurité si on veut qu’un accès direct au mobile devienne une réalité non dangereuse.

Vient enfin la question légitime des usages. Est-il nécessaire, en 2012, qu’internet puisse dialoguer directement avec un appareil mobile ? Et là, la réponse est oui. Cent fois oui. On ne sait pas de quoi demain sera fait, mais on est certain qu’une telle fonctionnalité bloquée entraîne un blocage de l’innovation. Les technologies P2P se serait-elles déployées si le réseau avait été un empilement de routeurs NAT cachant les IP des uns et des autres au reste du monde ? Non. Et les services aujourd’hui les plus centralisés type Facebook auraient-ils pu voir le jour sans la possibilité d’utiliser sa propre connexion pour publier du contenu ? Non.

Et pourtant, même si en France nous avons pris pour habitude de ne croiser le NAT qu’en entreprise ou sur les réseaux mobiles, de nombreux pays en usent beaucoup plus. La raison est simple, sans IP routable sur un accès internet, vous n’avez qu’un gros minitel vous permettant d’accéder à des services centralisés ailleurs, pour le plus grand bonheur d’une part des éditeurs et hébergeurs de ces services et d’autre part des bien-pensants préférant pouvoir contrôler ce qui se dit.

Imaginez maintenant ce qu’il pourrait être possible de faire si chaque appareil avait sa petite IP a lui, joignable de partout.

  • Vous pourriez savoir où se trouvent vos amis en temps réel sans que cette information ne soit stockée nulle part ailleurs que dans votre appareil et celui de votre ami.
  • Votre maison pourrait vous alerter d’un cambriolage en cours et vous pousser le flux vidéo correspondant sans avoir à payer un abonnement à une société qui vous vendrait la possibilité de relayer ce flux vers votre mobile.
  • Vous pourriez même déclencher depuis votre bureau les contre-mesures de sécurité de la maison domotique idéale en dialoguant directement avec le BMS connecté à un modem GSM toujours sans service externe. Et même si votre maison est en haut d’une montagne.
  • La musique de votre artiste préféré pourrait vous arriver directement dans les oreilles sans avoir à la stocker dans un gros datacenter, simplement en P2P depuis les mobiles situés dans la même zone ayant le contenu.

En bref, toute une myriade de services qui aujourd’hui n’existent pas, ni en vrai, ni dans la tête de ceux qui pourraient les développer, faute d’adresse IP routable sur les terminaux mobiles.

Vivement IPv6 partout pour tous, que l’excuse de la rareté disparaisse.

11 Comments »

  • L. said:

    Vivement IPv6 chez Free mobile, oui. Mais est-ce possible avec l’itinérance sur le réseau Orange actuel?

  • etaty said:

    Ouai on pourra DDOS son téléphone et vider la batteries en 1h…
    Peut être un système de filtre au niveau des routeurs des FAI pour éviter ça… avec possibilité de choisir les règles?

  • Arnaud Gomes said:

    Faudrait peut-être arrêter avec cette excuse à deux balles de «si j’ai une IP publique je vais me prendre un DoS».

    D’une part, ça n’a rien de propre au mobile. Tu as bien une IP publique sur ta box xDSL/câble/fibre/whatever, non ? Et avant, tu en avais une aussi sur ta connexion RTC ? C’est quoi la différence ?

    D’autre part, en vrai, dans la vraie vie, combien de fois as-tu entendu quelqu’un dire qu’il s’était fait attaquer comme ça sans raison ? Je ne parle pas de jamelesartistes.fr, hein, je parle de tes potes à la maison. C’est déjà arrivé ?

  • obinou said:

    Tiens d’ailleurs ce serais sympa de savoir si Free distribue aussi une IPv6 sur les réseaux mobile: Moi qui ai une IPv6 chez moi, les points 2, 3 et 4 deviennent possible sans trop de problèmes.

    Reste à savoir si le terminal supporte IPv6 – il me semble que c’est possible au moins sur Android.

  • Bruno (author) said:

    Il se dit, dans les milieux autorisés, que Free serait capable de le faire sur son réseau en propre mais pas en roaming sur celui d’Orange et que donc, tant que le contrat roaming a cours, pas d’IPv6 ..

  • etaty said:

    @Arnaud Gomes
    « C’est quoi la différence ? »
    La différence c’est que c’est un appareil sur batterie, et qui sert à téléphoner en cas d’urgence.

    « C’est déjà arrivé ? »
    Je suis d’accord c’est rare. Mais si la possibilité existe, c’est un risque, à voir si tu veux le prendre.

    Personnellement je suis près à prendre le risque de l’ip public si l’operateur fait son travail derrière.

  • Bruno (author) said:

    Youpi, un troll !

    Le métier de l’opérateur, c’est de te livrer les paquets dont tu es destinataire. Tu ne demande pas à la poste de ne pas te livrer le pigeon mort que ton ennemi juré t’envoie pour te faire chier.

    Ceci dit, c’est effectivement aussi un des axes ou des gens pourraient innover : proposer un mobile avec IP routable mais protection en amont pour les gens aux activités online sulfureuses.

    Quant à téléphoner en cas d’urgence, tu choisi généralement un engin qui ne fait que téléphone pour ça, pas un smartphone qui fait le café :)

  • etaty said:

    désolé pour le troll

  • Cld said:

    Spyou: Si si ! Un machin qui fait le café et que si tu le recharge pas tout les jours il marche plus :) En cas d’urgence c’est GÉ-NIAL ! :)

    I miss my Nokia 1200 et ces 5 semaine d’autonomie :(
    (Le 1616 que j’ai à la place y tient que 2 semaine et demi… pfff)

  • Zaid said:

    IPv6 c’est maintenant. Incontournable.

    Mais de là à ce que mon frigo jacte aux rayons du supermarché, c’est niet.
    Il passera par mon routeur FireWallé, sinon je me révolte !!!

  • L. said:

    Il se dit, dans les milieux autorisés, que Free serait capable de le faire sur son réseau en propre mais pas en roaming sur celui d’Orange et que donc, tant que le contrat roaming a cours, pas d’IPv6 ..

    Orange est censé mettre de l’IPv6 sur son réseau mobile d’ici fin 2013, non?

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