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Et internet, bordel ?

12 mai 2012 2 commentaires
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Crédit photo : Pentax K-x

J’ai tout un tas d’articles en mode brouillon que je ne sortirai probablement jamais tant ils sont aujourd’hui anachroniques. Par exemple, belle affaire que de publier aujourd’hui un comparatif à peine entamé des propositions des deux grandes formations politiques en matière de numérique, vu que les dés sont jetés.

Et pourtant il y aurait grand besoin de leur rappeler leurs bonnes intentions de campagne, et même un peu plus.

On nous a rabâché, de gauche comme de droite, pendant des mois, que le numérique était un acteur prépondérant et en forte croissance sur le marché, que l’innovation était le moteur qui garantirait une part non négligeable de notre avenir à tous, que… WAIT !… Le numérique, OK, c’est des sous, et même un gros tas de sous, je vais pas dire le contraire, une partie des sous qui me font vivre viennent de là.

On nous a rabâché aussi que sur internet, y’avait plein de pédophiles, qu’on pouvait y apprendre comment fabriquer des bombes et même y voir des vidéos de gens entrain de se faire charcuter… WAIT… Le numérique, OK, c’est des horreurs, et même un gros tas, je vais pas dire le contraire, ça m’arrive encore de faire des blagues avec rotten.com et j’ai participé de près ou de loin à quelques chasses contre les ennemis de l’enfance qui sévissent en ligne.

Mais finalement, en y regardant bien, c’est un peu comme dans la vraie vie. Sur internet, en plus des chats et du porn, y’a des patrons bourrés de pognon et des gens pas fréquentables.

Crédit photo : Corinne Lacueille & Laurent Chemla

Mais sur internet, il y a quelque chose qu’il n’y a pas dans la vraie vie. Quelque chose que de trop rares personnalités politiques ne défendent que du bout des lèvres avant de traiter des sujets parait-il plus sérieux.

Avant les startups, les pédophiles, le porn et peut-être même les chats, le numérique, c’est surtout une chance. Une chance pour la liberté d’expression, une chance pour l’éducation des jeunes et des moins jeunes, une chance pour aller vers l’autre plutôt que de se replier dans son petit univers, bref, une chance d’aller vers un monde meilleur.

Oui, je sais, ça fait très bisounours, exposé comme ça. Oui, je sais, il faut aussi contenter les patrons et laisser la police faire son travail, mais il faut rêver plus loin aussi, et travailler pour que les rêves deviennent réalité.

Mon rêve à moi, juste après celui de flinguer toutes les boitâkons du monde, c’est un internet neutre. Neutre dans son traitement des flux, neutre dans son acceptation des gens, neutre dans sa relation avec les autres puissances en ce bas monde. Il est déjà tout ça par nature, il faut juste que tous ces excités l’acceptent et permettent à ceux qui en sont exclus de pouvoir y venir.

A bon entendeur …

2 Comments »

  • jadjay said:

    Ça y est j’y suis, je savais que je t’avais vu quelque part : t’as tourné dans « la belle verte » avec Coline Serreau :)

  • Un passant said:

    Sauf que cette neutralité est balayée par ce que tu considères, par ailleurs, comme une « mutation réussie ». Tout lien social, quel qu’en soit la nature, va à l’opposé de la neutralité puisqu’il engendre une hiérarchisation de fait des individus. Non seulement il y a ceux qui s’inscrivent dans ce lien et les autres, mais en plus, de part sa nature, ce lien s’exprime sur plus d’un niveau.
    Pas besoin aller jusqu’aux liens sociaux tels qu’entendus de nos jours pour constater cela. Les blogs eux-mêmes ont engendré une ramification sociale dès lors qu’ils ont commencés à s’auto-référencer, créant autant de cercles d’utilisateurs qu’il y avait de cercles d’amis se renvoyant la balle. Or, cela met à mal la neutralité de traitement des flux, ceux-ci ayant une visibilité limitée au point d’entrée choisie par l’utilisateur. Etant entendu que d’un point de vue physique cette neutralité de traitement persistera tant qu’il y aura des personnes qui la souhaiteront réellement ; quitte pour cela à devoir ressortir UUCP pour passer par-dessus quelques points de blocage.
    Quant à la neutralité dans l’acceptation des gens, c’est dans ce billet même que tu te contredis, reconnaissant toi-même avoir donné dans le « ethical hacking », oeuvrant pour exclure des personnes, non seulement du réseau, mais avant tout directement de la société. Certes, c’était une excellente cause, mais c’est un rejet et non une acceptation ; en fait ce n’est même pas neutre, puisque tu as pris parti en décidant d’oeuvrer. Il y a au final un plus grande neutralité d’acceptation dans l’accès physique en lui-même, qu’il n’y en a dans la liberté d’utilisation tolérée, par la société mais avant tout par les utilisateurs eux-mêmes.

    De fait, l’utopie de neutralité, l’idée de base des barbus à bretelles, a volé en éclat une première fois lorsque le réseau a cherché à ressembler à ce qui existe en dehors de lui, à savoir un ensemble hétéroclyte d’individus mues par des intérêts tout aussi hétéroclytes. Ce faisant, le réseau n’a fait que singer la société, reprenant ses travers avant même d’en reprendre ses aspects positifs.
    Il a ensuite volé une seconde fois en éclat lorsque la technologie logiciel a commencé à être pensée dans l’optique d’une augmentation de la facilité d’accès et de traitement de l’information. C’est alors créé une fracture entre ceux qui savent qu’un site peut se gérer sans rien avoir à connaitre de l’informatique et ceux, largement majoritaires, qui croient dur comme fer qu’un doctorat est le minimum nécessaire. De fait, l’ère de l’utilisateur/acteur a pris fin, laissant place à l’utilisateur/consommateur.

    En conclusion, l’idée même de la neutralité sur le réseau est, non pas une utopie, mais une pure dystopie. Ce n’est que lorsque les acteurs historiques cessaient d’être neutre que les plus grandes avancées, en termes d’ouverture du réseau, se sont faites. Tu crédites Laurent Chemla, j’en ferais autant, Gandi (pour ne prendre qu’un de ses projets) a été le moteur d’une immense vague d’accession à la propriété virtuelle, premier pas vers une présence active sur le réseau. De même pour les FAI/FSI associatifs qui eux ont ouvert l’accès au réseau.
    A l’inverse, lorsqu’ils sont restés neutres, face à la montée en puissance du web marchant par exemple, ils n’ont fait qu’ouvrir la porte du réseau à l’instalation du neuralisateur qui allait par la suite créer des vagues entières d’utilisateurs/consomateurs qui ignorent même qu’ils pourraient être, de leur propre volonté, utilisateurs/acteurs.
    Bref, aussi paradoxale que ce soit, la neutralité du réseau ne peut exister que si justement le réseau refuse d’être neutre.

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