Couic l’ERT
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[L’illustration de ce billet est l’oeuvre de Catherine Créhange qui sévit sur Un Dessin Par Jour. Notez qu’elle ne partage peut-être pas mon avis sur la question]
Je ne peux m’empêcher, à total contre courant, de me réjouir.
La Grèce, dans le cadre de son programme d’austérité, a mis fin à ses activités audiovisuelles publiques. A la poubelle, la boitâkon.
Ne vous méprenez pas, je ne me félicite absolument pas du licenciement sec et brutal de 2700 employés, ni de la nouvelle mainmise du secteur privé sur le paysage audiovisuel national grec, ce sont deux calamités, et il en existe probablement quelques autres autour de cette décision.
Ne retirons tout de même pas à la télévision ce qu’elle a permis depuis son invention : s’informer, se divertir, apprendre. Elle a même participé à l’alphabétisation dans certains cas. Mais au bout d’un demi-siècle passé dans nos maisons, elle me semble avoir terminé sa mission. D’autres outils permettent tout ça et sont plus performants, interactifs et adaptables à chacun.
Entendons-nous bien, je parle ici de la partie visible de la télé : l’objet chez soi, l’infrastructure de diffusion, la mécanique permettant la diffusion. L’autre partie, essentiellement la production des contenus, continue à vivre et s’adapte petit à petit aux nouveaux outils et usages.
En 2013, quelle justification apporter aux dépenses d’infrastructures, à l’utilisation du spectre hertzien, à la pollution électromagnétique engendrée, à l’espace physique occupé et au temps de cerveau bouffé par un média à sens unique et linéaire ? Si encore elle était largement utilisée pour l’usage qu’elle est quasi la seule à permettre : la diffusion massive d’un contenu capté en direct… Mais même pas.
Je considère donc que cette décision, même poussée par des impératifs budgétaires liés à une « crise » fabriquée de toutes pièces par les gens que nous avons choisis pour nous gouverner, est un pas vers l’avenir. Si elle entraîne le désintérêt des populations pour la télévision à moyen ou long terme, l’essai sera transformé. Je sais, c’est pas gagné, d’autant qu’il semble que les salariés d’ERT continuent d’émettre via internet. Peut être que ce changement les poussera à un peu moins de linéarité et un peu plus d’interactivité :)
En bref, aiguiser le sens critique, libérer du temps de cerveau, pousser la population à aller vers les contenus plutôt que de lui en fournir des tout prêts.
Faire passer les médias de l’âge des bébés à la petite enfance, quoi.
Bien sûr, je ne suis pas entièrement d’accord. Mais ça a au moins le mérite d’être posé avec honnêteté, et cela, je l’approuve totalement.
Je partage ton avis mais j’y mets un tout petit bémol.
Le mode « boitakon », c’est comme pour sécuriser ou non les échanges de mails entre la rédac et les journalistes qui sont sur le terrain ( http://goo.gl/J9YZv autopromo, toussa ), ça vient d’en haut, de ceux qui décident, pas des simples employés qui poduisent le contenu d’information ou de divertissement, c’est a dire de ceux qui vont être touchés par les licenciements.
(et en fait ça m’embête un peu que – souvent – on mette tout le monde dans le même sac)
Et je partage ton avis sur l »interactivité et sur le développement du sens critique, ils peuvent proposer des idées, mais encore une fois, la décision vient d’en haut, pas de tous…
L’avantage, avec la dispense des grosses infrastructures de diffusion hertzienne ou sat, c’est justement que chacun peut s’approprier les moyens de diffusion.
Je ne m’attends évidemment pas à ce que Mme Michu fasse un film de grande qualité, avec un scénario dément et qui soit plébiscité par la terre entière, mais on pourrait avoir des surprise si la majorité bascule dans l’interactif au lieu du linéaire.
Et dans les surprise, il y a parfois de l’emploi :)
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