OpenWifi ? Ouais, mais pas comme ça
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La SNCF vient de relancer la mode du wifi public… Et en prime, gratuit. C’est tout à leur honneur… Sauf qu’encore une fois, la bureaucratie est passée par là.
Alors, comme le dernier article qui, lui, ne tapait pas sur la SNCF, petite séance de consulting gratuit.
Le wifi, ça sert à quoi ? A accéder à internet principalement. Dans l’usage, c’est regarder de la vidéo, mettre à jour les applis de son mobile ou de sa tablette, récupérer ses mails et en envoyer, s’informer…
Toutes ces activités, l’immense majorité des gens peuvent déjà les faire via leur connexion mobile. Seulement voilà, la connexion mobile, dans les gares, surtout les grosses et surtout à l’heure de pointe, c’est pas vraiment la joie.
L’idée de mettre du wifi est donc plutôt bonne : décharger les réseaux mobiles, proposer un meilleur débit, limiter l’exposition aux ondes en installant un réseau plus dense et donc qui requiert globalement moins d’énergie pour fonctionner, voire, rêvons un peu, proposer, en local, des contenus multimédia lourds pour tuer le temps en cas d’attente un peu longue.
Ensuite, la première question qui vient à l’esprit d’un décideur, c’est « combien ? » … oui, bâtir un réseau, ça coûte des sous. Pour le coup qui nous intéresse, ça ne devrait théoriquement pas coûter un centime à la SNCF. Joli coup… Mais pour quel résultat ?
Un réseau qui sera accessible après être passé par un portail captif qui va diffuser de la publicité.
Je résume donc, j’ai 10mn devant moi avant le départ de mon train, le réseau 3G est saturé ou bien mon téléphone n’a plus de batterie et mon laptop ne peut donc pas se connecter à travers lui, donc pour récupérer mon email important auquel il serait bon que je réponde VITE, je vais me connecter au réseau de la gare.
Bien entendu, faut-il encore qu’il fonctionne une fois qu’on est à l’intérieur du train (ce qui n’est que très peu le cas actuellement). Le temps de trouver le réseau, ça va me prendre une ou deux minutes.
Ensuite je vais me manger de la pub si la plateforme publicitaire est compatible avec mon matériel et mes logiciels, pendant 2/3 minutes, et enfin je vais pouvoir peut-être aller récupérer mon email si le réseau ne bloque pas le port 993 ou l’utilisation de VPN qui m’est indispensable pour me connecter au boulot.
Bilan des courses, mon train sera probablement parti et je n’aurai plus de réseau pour envoyer la réponse à mon mail important et urgent.
Bref, la probabilité pour que ce réseau wifi me soit utile et dépasse le simple coup de communication est bien faible.
Voici maintenant ce qu’il aurait fallu faire :
- Que la SNCF se déclare opérateur auprès de l’ARCEP (si ce n’est déjà fait)
- Qu’elle équipe petit à petit les gares et les trains avec les technologies pertinentes en fonction des cas, et en commençant par les deux bouts : les gares les plus fréquentées, comme Gare du Nord ou Saint Lazare à Paris et les plus isolées pour apporter un service public d’accès à internet aux populations qui sont en galère (bon coup de comm, en prime !)
- Qu’elle n’impose AUCUNE barrière à l’entrée, ni inscription, ni portail captif, ni rien de ce genre et aucune limitation à l’usage.
- Qu’elle s’assure, via un contrat de maintenance et de supervision, du bon fonctionnement du réseau en tous temps et tous lieux.
Oui, évidemment, ça coûterait des sous de faire ça. Mais eh, la clim dans les trains, vous n’étiez pas obligés et elle n’est pas payante en option et en acceptant de visionner de la pub pendant le trajet.
Et si par hasard hadopi vous fait peur, pensez à Macdo ou aux milliers de réseaux wifi ouverts qui pullulent partout.
Bref, cessez de faire en sorte de pourrir la vie des gens pour des raisons purement bureaucratiques et faites un pas dans l’agilité et le soucis du service le plus efficace et pertinent !
Je connais un tas de gens qui seraient prêts à se lancer dans ce genre de projet avec vous. Faites signe ! :)
Je te trouve un peu sévère. Pour la personne qui a une demi-heure à tuer sur le quai c’est plutôt cool.
Disons que ça aurait pu être mieux réalisé mais c’est un bon début.
Par contre c’est sûr je ne m’attends pas à ce que ça soit plus ouvert qu’un wifi Mcdo.
Euh sur le réseaux MacDo, c’est censuré, y’a une protection parentale qui bloque l’usage de certains sites (et parfois des sites qui parlent de prévention de cancers sexués ou de MST :S)
Honnêtement, je trouve que devoir récupérer un mail hyper important pour le boulot 10 minutes avant de prendre le train est un cas vraiment particulier, et la démonstration d’un manque de préparation.
Si jamais je me retrouve dans cette situation, j’active la 3G sur le trajet pour aller à la gare, voir avant de partir, je laisse tourner mon client mail en tâche de fond pour récupérer mes messages, et aucune autre tache qui demande du réseau. Je suis sûr de récupérer mes mails importants, et d’avoir une connexion établie pour répondre en une poignée de seconde.
De plus, compter sur une connexion Wifi publique pour envoyer un mail est vraiment douteux. Les ports SMTP sont sûrement bloqués, pour les mêmes raisons qu’ils le sont par défaut dans les boxes.
Par contre, comme je n’ai pas l’habitude de prendre le train sur de longs trajets, je voudrais savoir : on ne peut pas se connecter en 3G dedans ?
Les gens désordonnés et pas préparés sont légion :)
Pour la 3G en train, tu peux, mais faut se lever tôt si c’est un train récent avec des vitres athermiques et encore plus tôt si c’est un TGV qui roule vite.
Les lignes de chemin de fer sont idéales pour faire un cablage fibre.
Si RFF (Réseau Ferré de France) s’en préocuppait un peu, il pourrait même contribuer au développement de la fibre pour un coup réduit.
Les gares en seraient les premiers bénéficiaires.
Au lieu de ça il loue des fourreaux via un sous-traitant, ce qui est absurde quand on connait le cout d’entretien du réseau ferré, ça pourrait permettre de le rentabiliser un peu mieux.
Depuis quelques mois, ça a changé :)
Le Wi-Fi des gares est accessible sans publicité et sans avoir besoin d’adresse mail ou de compte. Il y a un portail captif avec deux options :
– Internet « haut débit », en rentrant son adresse mail / créant un compte (jamais essayé)
– Internet « bas débit » pendant 20 minutes, juste en cliquant sur un bouton. C’est renouvelable, on retombe sur le portail captif au bout de 20 minutes.
L’option « bas débit » marche plutôt bien, je n’ai même pas l’impression que le débit soit limité (peut-être qu’on est dans une classe de QoS moins prioritaire que l’autre option, du coup tant que ça bouchonne pas, c’est bon).
Autre truc cool : pas de blocage de port abusif à l’horizon (en tout cas, un VPN en UDP fonctionne très bien, mais peut-être que TCP/25 est bloqué, pas testé sans VPN).
Bref, la SNCF est quand même capable de faire les choses bien parfois :)
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