Le téléphone sonne fin juillet .. Et c’est pas gagné
1 août 2018
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En cette fin d’après midi, France Inter fait un « téléphone sonne » sur les zones blanches et le très haut débit. Ça se passe par ici Enfin .. s’ils arrivent à garder un contenu en ligne quelques temps …
Je m’excuse par avance s’il traîne encore quelques fautes et autres coquilles dans mon texte, il a été écrit après une loooongue journée de boulot !
TL;DR : deux personnes avec un dossier d’éléments de langage imprimé un peu à la va vite et un membre de la FFDN qui a malgré tout plutôt bien tenu le crachoir !
Dès le début de l’émission le ton est donné, on va parler des 541 communes qui ont des problèmes d’accès à internet (sur 35000, soit 1.5%, mais on ne parle surtout pas de combien de gens ça représente, ni même de comment on a trouvé ce chiffre de 541 … sachant qu’il y en a déjà au moins 120 rien que dans mon département, je vois mal comment il ne pourrait y en avoir que 541 en France)
Bon, on est pas chiens quand même, d’après le journaliste, « il y a urgence » (vers 0:30). On apprends au passage qu’en 2000, internet c’était pour se distraire mais que maintenant on en a vraiment besoin … honhon.
Vient ensuite direct la question qui fâche (vers 0:40′) : pour qui, quoi et comment les 20 milliards du plan France THD. Bon point pour les journalistes.
Gros sujet oblige, on a un gros panel présenté tambour battant :
- Une personne de l’ARCEP, Martine Lombard, représentant donc notre autorité de tutelle en matière de télécom
- Une personne de la FFT, Michel Combaud, Fédération Française des Télécom « qui regroupe les opérateurs de télécommunication en france, je crois qu’il y en a une petite quinzaine » dixit le journaliste. Non, monsieur, y’en a très précisément 2679 ce 31 juillet … (vers 1:05) .. Bon, ce monsieur, en fait, c’est le DG du CSA .. Mais chuuuuut !
- Une personne de la FFDN, Fédération French Data Network, qui serait donc une sorte de coopérative associative militante et quelques autres trucs … mais Sébastien, lui, il est au téléphone, parce qu’il a pas de patron pour lui payer le trajet et que France Inter, ils font pas de défraiement pour leurs invités, c’est rapport à l’argent, ça les arrange pas (enfin si, mais uniquement sur les trajets en taxi en Ile de France). Mais c’est cool, en Bretagne ça capte bien (sic !) (vers 1:30)
Bref, comme on peut le voir, un panel super équilibré pour un débat vachement riche et constructif.
Après ce bref plantage de décor, on enchaîne sur un premier tour de table sur le thème des objectifs et de « est-ce que vraiment va y avoir un bon haut débit pour tous en 2020 » ? (vers 2:10) :
- La personne de l’ARCEP dit que ouais, ça le fait, et que l’ARCEP ben y vont tout faire pour que ça le fasse parceque ouais, y faut
- La personne de la FFT dit que ouais aussi, parce qu’ils ont 10 milliard par ans pour investir et que ouais ils vont le faire
- Et la personne de la FFDN dit qu’en fait y croit que c’est difficile mais qu’il faut voir les moyens mis à dispo mais que c’est pas la FFDN qui les mettra parce que « nous on a pas les moyens de participer malheureusement » (là dessus, je suis pas d’accord, mais on y reviendra :))
On enchaîne sur un premier appel (vers 3:55) d’un « département mal loti », le Lot (ahahah, quel humour !), avec Cora au téléphone qui apporte son témoignage en expliquant que ça risque de couper parce qu’elle n’a qu’une barre et qu’elle tient son téléphone au seul endroit maison ou ça marche. Ça fait sourire les urbains, mais c’est comme ça partout hein.
Bon, bref, Cora, elle, elle a pas pris internet (fixe, hein, une box ou un truc du genre) parce qu’elle veut pas filer 40 balles par mois à une grosse boite du CAC40 pour un truc qui marche une fois par semaine et que donc, pour ses démarches administratives, ben elle fait 5 ou 6km pour aller à la médiathèque du bled à côté sur des ordi en libre service. (vers 4:40).
Le journaliste l’enchaîne direct sur le thème « ah mais ça c’est un autre problème si vous ne voulez pas aller dans le système » .. Bah nan en fait .. elle veut juste pas payer 40 balles par mois pour un truc qui marche pas, qui plus est si c’est pour engraisser une boite qui fait déjà des benefs colossaux.
C’est la dame de l’ARCEP qui s’y colle. Je dois vous avouer que j’avais écouté jusqu’à ce moment là en début de soirée, avant d’aller dîner, et que je me suis arrêté tout net avec une furieuse envie de vomir. Du coup, j’ai fini de manger et de picoler avant de reprendre (en écrivant cet article).
La dame de l’ARCEP explique à cette chère Cora qu’elle mélange tout entre la fibre, l’adsl et le téléphone mobile, qu’avant, les zones blanches c’était que pour le téléphone mobile qui captait pas, mais que maintenant, ça va, c’est plus que 1% (ooooh le beau chiffre sorti du chapeau !) de la population qui a ce problème là (pas de bol pour Cora, fallait pas habiter là) et que maintenant, quand on dit zone blanche, c’est « beaucoup plus exigeant parce qu’on en parle dès qu’on arrive pas à accéder à internet » (vers 6:25) … C’est donc exigeant de prétendre avoir accès à internet hein. On le note. La dame dit que c’est dommage que Cora ait renoncé à internet parce qu’elle ne peut pas …
Elle enchaîne sur le pire ce sont « les gens qui ne veulent pas à accéder à internet » (vers 7:10) … Eh, on peut avoir envie de ne pas, non ? C’est si grave que ça ?
Suit une transition avec le monsieur de la FFT qui affirme (vers 7:20) que les gens réclament de la 4G partout « ou on habite et ou on travaille » alors oui, non, en fait, monsieur, les gens y voudraient juste avoir un téléphone qui marche pour l’instant. Si tu veux leur mettre de la 2 ou 3G par la même occasion, pourquoi pas, mais vraiment, pas la peine de claquer toutes tes thunes pour des antennes 4G dans les trous paumés … Mais tu le sait bien, vu que toutes les antennes 3G que les opérateurs de ta fédération démontent en zone urbaine, on les retrouve six mois plus tard perchés à 25 mètres au dessus de nos champs avec une cohortes d’élus locaux qui découpent frénétiquement du rubalise bleu blanc rouge les pieds dans du concassé même pas fini de tasser en bas des pylônes qui ont été facturés 200.000 € aux départements et aux régions et qui sont gracieusement mis à disposition des opérateurs pour l’euro symbolique annuel.
Vers 8:05, le monsieur de la FFT se lâche et reconnaît qu’internet est devenu un « bien commun ». Hihohahahah. On va devoir lui faire réviser la définition des communs, je crois !
On enchaîne directement sur la voix de la FFDN (vers 9:00), interpellée sur les solutions alternatives qui viendraient se glisser entre le merdier général actuel et le bon haut débit pour tous de 2020 (parce que bon, nous, on est tout petit, donc on change le pansement plutôt que de penser le changement, ‘voyez !), Sébastien évacue vite fait bien fait la téléphonie mobile, parce que ouais, faire de l’internet, n’importe qui peut le faire (voir ma série d’articles sur le sujet) mais pour la téléphonie mobile, faut d’abord un chéquier bien fourni, et après, on en reparle.
S’en suit une description rapide de comment on fait de l’internet dans la fédé, avec un challenge du journaliste « expliquez en 30 secondes comment ça marche », challenge accepté et réussi avec Brio (sisi, il était là !) avec, en prime, une bonne explication de pourquoi on arrive à faire globalement moins cher en maîtrisant le réseau plutôt qu’en le laissant aux mains de l’opérateur hystérique.
On prends un nouvel appel venu de l’Hérault en la personne de Ludovic, profession médicale en libéral, qui galère pour ses télétransmissions et qui est donc dans la merde avec ses 2Mbps les bons jour. Il se trouve donc contraint à une double peine, ADSL payé à fond pour un débit très faible, et connexion 4G payée elle aussi plein pot mais avec un débit très irrégulier malgré les 80 € / mois. Il est donc autour de 120 € par mois pour … de la meeeeerde.
La dame de l’ARCEP se réjouit que Ludovic ait de la 4G (mais évacue totalement le discours du monsieur qui disait que ça fluctue à mort), et embraye sur son dossier d’élément de langage en disant que fin 2020, tout le monde aura 8Mbps, sans pour autant donner un quelconque détail. Bon, le journaliste ne lui demande pas et part en boutade sur début ou fin 2020. Reste que 18 ou 30 mois, ça révolutionnera pas le monde, mais ça, j’ai l’impression que personne, dans les hautes sphères en tout cas, ne veut l’admettre.
On enchaîne sur une question web, demandant comment ça se fait qu’à Barcelone des gens étaient fibrés avant le passage à l’an 2000 … à laquelle le monsieur de la FFT répond que « non non, la France n’est pas en retard, elle a vu l’internet se développer en 2000 avec beaucoup d’investissements mais on atteint les limites, mais on a encore réinvesti depuis 10 ans dans la fibre » (vers 15:40) … honhon, vous avez investi quoi exactement ? L’argent du contribuable sur des opérations de montée en débit ? Ah non, j’suis con, vous avez investi en zone dense là ou vous pensiez que ce serait facile de rentabiliser et vous vous êtes plantés comme des otaries bourrées à la bière.
Sébastien répond pour la FFDN sur la question de savoir si le retard se résorbe. Le retard était quasi nul sur le début de l’ADSL mais on a totalement loupé le virage de la fibre parce qu’on n’a fibré que les centraux téléphoniques (donc Orange) et totalement laissé tomber le reste de la boucle locale entre le central et l’abonné final.
La dame de l’ARCEP cloture le sujet en disant que « oui, effectivement, à Lisbonne, au Portugal, y’a de la fibre partout, mais on protège beaucoup moins l’environnement, donc on accepte que la fibre passe en aérien » .. Alors, Madame, Lisbonne, c’est à 1300km de Barcelonne, qui est en Espagne et pas au Portugal. Mais vu ce qu’elle sort juste après (vers 17:20) en affirmant qu’on est en avance en terme de fibre mais en retard en terme de très haut débit … on se dit que finalement, elle a du mal à remplir elle même sa propre grille de bingo bullshit, mais vous verrez, elle se rattrape plus loin.
Nouvel appel de l’Hérault, Claude, qui attends la fibre pour 2021. 80 habitants dans la commune de Claude. Chez lui, la fibre, ce sera pour les gens qui ont « un nom de rue et un numéro de maison dans la rue ». Bon, ça, c’est parce que quand un département monte un Réseau d’Initiative Publique, une armée mexicaine passe faire un « relevé de boites aux lettres » et que si y’a pas un nom de rue et un numéro pour mettre dans la base de donnée, ben ça marche pas … Mais je ne peux pas croire (noooon, je peux pas) que c’est une condition sinequanone posée par le département .. nooonnonon, je peux pas. Claude, lui, pour envoyer des photos, il prend son téléphone et « va en ville ».
Le monsieur de la FFT répond : « ehh ben oui il faut qu’on sache ou la fibre arrive pour pouvoir la déployer, donc on recommande un plan de numérotation des habitations. Mais en France, il y a 40% des habitations qui n’en ont pas ». Alors, bon, encore un chiffre sorti du chapeau, mais si on oublie ce détail, franchement, les enfants, revoyez vos SIG (les machins ou on rentre des données géographiques), parce que ça fait pas loin de 50 ans qu’on a un bidule nommé GPS qui permet de positionner des objets dans l’espace avec, dans le pire des cas, une précision de 10 mètres. Y’a pas beaucoup d’endroit ou on trouve un trop grand nombre d’habitations pour s’y retrouver dans un rayon de 10 mètres, sauf peut être à Paris, mais là, tout le monde a un numéro et une rue. Et manifestement, même dans les immeubles de 30 étages avec 20 apparts par étages vous y arrivez, donc …
Maintenant, c’est au tour de Philippe, qui s’assure qu’on l’entends bien, avec une question à propos de l’accès mobile à internet dans les transports, parce que tu comprends, les gens, y voudraient pouvoir bosser dans le train ou bien expédier leur épluchage de compte en banque pour pouvoir être avec leurs enfants quand ils rentrent à la maison.
Alors, Philippe, cesse de te prendre pour un hamster, sors de ta roue, tu verra, tu fera moins de train, mais ça, ça reste entre nous.
Là, le journaliste tente de retourner totalement la question (ou de l’élargir, au choix), en affirmant donc, en synthèse du discours de Philippe, que la zone blanche n’est pas l’apanage de la ruralité. Wouhouuuu ! Non, en fait, la zone blanche est l’apanage de tous les endroits non commercialement rentables. La foret de Fontainebleau par exemple.
La dame de l’ARCEP rebondi donc sur le métro, soulignant que ça capte pas partout. J’ai encore fait le test hier, en allant expliquer leur métier à Nerim, effectivement, dans l’est parisien, c’est bien la merde. Par contre, sur la fin de la ligne 1, entre l’Arc de Triomphe et la Défense, pleine balle, la 4G. Probablement encore une histoire de rentabilité. A moins que …
Et elle enchaîne direct sur un site permettant de savoir quel opérateur couvre le mieux « les trains du quotidien ». Le conseil du régulateur est donc d’avoir un opérateur pour le boulot, un opérateur pour la maison et un opérateur pour le train … De mon côté, je songe à monter un groupuscule terroriste qui s’en prendrait aux roues de hamster pour les annihiler (pas d’inquiétude, on recueillera tous les hamsters et ils auront 42 câlins quotidiens chacun !)
Le journaliste part donc sur les priorités affectées (vers 22:00), demandant si c’est bien sérieux d’aller couvrir en 4G des voies ferrées quand il y a encore des gens qui n’ont pas de couverture chez eux. Le monsieur de la FFT parle donc à présent de couvrir « les trains du quotidien en 4G à hauteur de 80% d’ici 2025 » … Ouuuhhh on est bien loin du « bon débit pour tous en 2020 » là … mon petit doigt me dit qu’il manque une feuille dans le dossier d’élément de langages. Alloooo, Manu ?
Le journaliste donne la parole à Sébastien de la FFDN, lui demandant ce qu’il pense de la priorité donnée aux axes de transport … sur quoi, notre camarade signale qu’il va répondre à côté et part sur une explication du pourquoi du comment c’est la merde localement dans les couvertures à cause de la priorité donnée à l’investissement (et la subvention) privé et appel l’ARCEP (vers 24:10) une régulation du secteur pour éviter le phénomène d’investissement dans des endroits ou il y a déjà de la bonne connectivité au détriment des zones blanches. Beau recadrage !
Le journaliste donne donc naturellement la parole à la représentante de l’ARCEP, lui demandant si la rentabilité rentre en ligne de compte. Dans les quelques premiers mots de sa réponse, elle arrive à caser « zone moins dense » et « zones d’initiative privée » et « publique » … 41 point au bingo, elle l’a loupée de 1, c’est dommage !
Bon, ces zones couvriraient 80% du territoire (les publiques hein) … on ne saura pas de quel proportion de population on parle, mais on met bien les chiffres qui arrangent aux endroits qui arrangent hein (vers 25:05) … Donc à ces endroits là, ce sont les collectivités qui choisissent ce qu’elles font et dans quel ordre. Pas du tout sur les conseils ou pressions d’Orange. T’as qu’à voir, en Bourgogne Franche Comté, le réseau en question, il va être construit autour des NRA d’Orange et dans l’Yonne (je sais pas pour ailleurs), pour faire des économies, on va utiliser l’existant dans 90% des cas … dont les quatre cinquième appartiennent à Orange. Maaiiiss non, ça fera pas comme les réseaux câblés dans 20 ans, les collectivités vont pas du tout être obligées de revendre leurs réseaux (qui auront coûté 40 milliard, on note que c’est une moindre dérive budgétaire comparée à l’EPR hein) à l’euro symbolique à Orange contre la promesse qu’il sera (pas) entretenu et rénové. Non non non. Promis.
Elle rend ensuite hommage aux élus territoriaux qui jouent un rôle très important dans la résorption des zones blanches en privilégiant d’abord les zones délaissées quand il s’agit de déploiement FTTH. Bon, dans notre département, ce sont surtout (ah ben non, uniquement, en fait) les communes des élus copains du département (tous de droite) qui sont en phase 1 et 2, mais comme on sait même pas quand commence la phase 2 … oops, pardon.
Elle conclu donc (vers 25:30) en disant que ce que disait Sébastien vaut pour les zones d’initiatives privées et pas pour les 80% du reste du territoire. Bon, moi, je suis du métier depuis 20 ans, mais avec son boniment, j’avais déjà oublié ce que Sébastien avait dit. Ah oui, si, que l’investissement se concentre ou c’est rentable. Ah ben oué, Sébastien, tu t’es planté, sur 80% du territoire, c’est la mafia politique, le critère déterminant … le pognon, on s’en balance, c’est celui des citoyen et on va tout filer à Orange de toute façon. « c’est pas nous c’est la faute à l’Europe » (c).
Sébastien conclu sur le fait que les délégations données par le public aux opérateurs privées laissent souvent le choix au secteur privée dans les ordres de déploiement. Naaaan, là aussi, tu t’es planté … Le secteur public décide et oblige Orange (enfin, paie Orange pour l’obliger) à fibrer les potes. En échange, Orange, il convainc les élus de faire en sorte que les petits opérateurs soient exclus. Ça reste en famille, c’est coolos.
Le journaliste clos le débat interminable en disant que les deux sont donc d’accord pour dire bravo aux élus locaux. Pour ma part, je dis bravo à tous ceux qui ont autour ou moins de 10000 habitants à gérer. Au dessus, c’est juste mort.
On continue, vers 26:35, avec Ahmed qui témoigne à propos de la pub en ligne … alors bon je croyais qu’il s’était planté d’émission et qu’il voulait râler contre la société de consommation … eh ben non, pour lui, le fait que des gens n’aient pas internet entraîne le fait qu’ils n’aient pas la possibilité de consulter toute cette pub et donc qu’ils ratent des occasions en or de dépenser leur blé. Alors là, j’ai buggué pendant quelques secondes, mais en fait, le monsieur râle sur le fait que le réseau oublie les petits opérateurs touristiques et que donc y’en a que pour Chambord et le musée de la Magie (il habite dans le Loir et Cher). Ah, ouf, je raccroche le train, tout va bien.
Oui, Ahmed, tu paie le même prix que ton copain en ville et t’as moins bien. Il conclu sur le côté vital d’internet au même titre que l’eau, l’électricité ou les soins médicaux. Une devise assez utilisée chez nous.
Le monsieur de la FFT répond sur le côté développement économique induit par le développement du réseau. Bon, je vais encore prendre l’exemple de chez nous, on a des dingos qui fabriquent un château fort à l’ancienne (Guedelon) par chez nous. C’est LE GROS bidule touristique du coin. Eh ben … pas de téléphonie mobile et internet par satellite (uniquement pour les bureaux, pas de wifi pour les touristes) … ça les empêche pas d’avoir reçu 300.000 personnes l’année dernière hein.
Mais on peut comprendre l’agacement du monsieur. Sébastien rempile sur l’accroissement des besoins en débit, citant la loi de Nielsen.
On switch maintenant sur le new deal numérique de Jacques Mézard (ministre de la Cohésion des Territoires) (vers 32:00). La parole est à l’ARCEP, qui témoigne du dividende des fréquences, renonciation à 3 milliard d’euro de licences sur les fréquences contre l’obligation de remplacer toute la 3G pour de la 4G, couvrir le réseau routier et planter 5000 nouveaux pylônes. Bon, elle ne dit pas que ce sont nos impôts qui financent les pylônes et que ce sont les antennes 3G démontées qui sont installées dessus. Du coup, elle ne dit pas qu’en fait l’état à renoncé à louer ses fréquences contre la promesse des opérateurs de pas dépenser un radis de plus que ce qui était prévu. Mais c’est pas graaaaave.
Le monsieur de la FFT rempile en disant que c’étaient eux qui avaient proposé ce « new deal » … ben tu m’étonne, Simone.
Nouvel appel de Vincent, dans les Deux Sèvres, qui parle de montée en débit et qui parle de SR et de cuivre, affirmant que la montée en débit est déjà obsolète avant même d’avoir été installée. Il parle des boîtiers de raccordement en mode plein air sans entretient.
La dame de l’ARCEP rebondi en disant que ça montre bien que le bon choix est la fibre, qu’en gros c’est une bonne idée de la mettre partout pour avoir du mieux partout. J’ai une pensée pour Cem et ses photos de points de mutualisation en vrac. Ben oui, madame. Mettre de la fibre partout, c’est le bon plan, on est bien tous d’accord, mais pas en plantant des PM qui attire les bus et les scooter dans des endroits totalement débiles. Ça fera une bonne raison de plus pour tout revendre à Orange dans 20 ans quand ils diront, la main sur le coeur, « on vous avait bien dit que le GPON c’était une mauvaise idée et qu’il fallait faire du point à point du NRO jusqu’au domicile, maintenant, ça va re-coûter pareil .. allez, on vous le rachète 1€, de toute façon, ça passe quasiment tout par notre génie civil, ça vous fera des économies ! »
Sébastien réplique (vers 36:20) que la fibre c’est bien mais si elle est déployée jusqu’au domicile (oui, parce que le monsieur qui a téléphoné depuis les Deux Sèvres, lui, il parlait des montées en débit qu’on voit maintenant, pas de la fibre qu’on devrait peut être voir, ou pas, en 2032) et conclu sur le fait que même si elle était déployée jusqu’aux domicile, faudrait-il encore qu’elle ne soit pas verrouillée et que de petits opérateurs puissent aussi l’exploiter. Décidément, il sait bien revenir aux vrais sujets, et cause d’offre activée (vers 37:30) sans trop détailler, vu que c’est bientôt la fin de l’émission.
Un dernier appel des Hautes Alpes. Sylvie se pose des questions sur la pertinence réelle de la suppression des zones blanches. On apprends donc que les ondes (« surtout le wifi ») créent des problèmes de santé et que c’est pour ça que la dame « fait partie du collectif stop linky 05 ». Bon alors je sais pas si quelqu’un lui a dit que le linky faisait pas de wifi … Mais bon, je vais pas épiloguer sur l’électrosensibilité, n’étant ni concerné ni médecin, je vois pas pourquoi je devrais avoir un avis.
La dame de l’ARCEP a l’air bien embêtée pour répondre. Du coup, elle s’évade en parlant des volontés contradictoires des gens qui voudraient de l’internet partout mais aucune antenne nulle part (c’est la même personne qui, 35 minutes plus tôt, a dit à Cora qu’elle mélangeait tout entre la fibre et le mobile, hein …)
Eh ben guess what madame, on peut fibrer toute la France sans mettre une seule antenne ! Si ! Je sais que ça a l’air dingue, mais la fibre hertzienne, c’est un concept marketing vaseux imaginé par un mec fatigué et en manque de café.
Son argument, c’est que les jeunes veulent de l’internet et que donc pour éviter d’avoir des villages de vieux, ben y faut des antennes. Moralité, Sylvie, si tu veux être peinarde sans linky et sans wifi, va falloir te construire une maison en rondin de bois en haut de ta montagne et t’aura que des vieux à 100km à la ronde. That’s life, c’est la startupnation ici, ou bien ?
Le journaliste veut finir par l’outre mer, parce que c’est que 8% des zones couvertes là bas. La dame de l’ARCEP répond qu’ils ont quand même fait 350000 mesures là bas (ça claque, hein ?) pour vérifier la qualité et pis que ben oui, en Guyane, le littoral est couvert mais que comme y’a pas un pekin au kilomètre carré dans les terres, ben c’est un peu compliqué quoi.
Parole à Sebastien pour la FFDN, qui se trouve avoir un membre à Saint Barthélémy et qu’on est tout prêt à aider qui veut se lancer à fabriquer de l’internet partout. Il aurait pu penser à dire qu’on prenait bien évidemment aussi les initiatives d’autres pays, plus on est de fous, plus on riz (marche aussi avec les pâtes et la raclette) !
Conclusion pour le monsieur de la FFT (vers 40:30) à qui le journaliste demande comment il envisage la FFDN. Il répond que c’est au client de décider ce qu’il souhaite avoir comme service et tarif. Ça tombe bien, on n’a pas de clients à la FFDN, donc tout va bien ! Il fini tout de même en disant que toute initiative de nature à combler le vide est bonne, OUF !
Un super poste, ça clarifie ce qui s’est dit ! Les initiatives associatives semblent toujours plus nécessaires..
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