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[5 Mar 2011 | 10 commentaires | ]

Crédit photo : José Goulão (flickr)

Suite à divers articles publiés sur ce blog ces dernières semaines, un projet idiot a poussé au fond de ma tête. Avant de juger de la faisabilité financière de la chose, j’ai besoin d’avis, notamment de personnes spécialisées en droit du travail. A vot’ bon coeur, m’sieur dames.

Sur le principe du hackaton, du barcamp, du workshop ou de ce qui vous plaira comme mot, réunir qui le souhaite pour une période fixée de une à X heures pour réaliser un projet financé par une boite, une administration, un particulier lambda (pour la suite, on dira « une boite » pour simplifier).

La boite en question peut, au choix, financer un projet pour elle-même, ou bien sponsoriser le projet d’un autre (une ONG, par exemple). On s’éloigne donc du principe désintéressé financièrement du hackaton, puisque les participants de ce genre de projet seraient rémunérés. On se rapproche plus du mode de fonctionnement « agence créa / SSII développement » mais en mode « blitz », « projet urgent », « y’a le feu au lac ».

C’est là que le bât blesse. Comment rémunérer légalement (et assurer, par la même occasion) de 5 à 200 personnes pour une durée de travail courte mais qui risque fortement d’être en dehors du cadre légal du travail imposé aujourd’hui ? Certains arrivent très bien à coder 40 heures d’affilé, pourvu qu’on les nourrisse, ce qui n’est généralement pas au goût de l’inspection du travail.

Par ailleurs, comment assurer une équité dans la rémunération, les gens ne participant, par définition, que rarement, à la totalité de ce genre d’opérations ?

Mon esprit a vagabondé un peu, et j’en suis arrivé à me dire qu’il vaudrait mieux emmener les candidats à ce genre de choses dans une île paradisiaque en échange de leur temps de cerveau pour le projet.

Si mon idée farfelue amuse quelqu’un, on s’fait une bouffe ou une mousse pour en parler.

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[28 Feb 2011 | 4 commentaires | ]

J’ai passé une demie journée, la semaine dernière, à écumer les projets associatifs visibles sur le net, histoire que les sous d’HADOPI ne servent pas, comme je l’avais promis, qu’à mon compte en banque perso.

Si des fois certaines de ces initiatives vous sont inconnues, je vous invite d’urgence à cliquer. Même si vous n’avez pas d’argent à donner, c’est pas grave, ils ont aussi (surtout ?) besoin de bras et de neurones.

Bien entendu, c’est très orienté techno, on ne se refait pas, que voulez vous. Sans promesse que j’y mettrai toute ma paie, si vous avez d’autres idées, n’hésitez pas à compléter la liste dans les commentaires de ce billet.

Les sous étant arrivés aujourd’hui, ils n’ont pas menti, 2000 euro tout rond, je m’en vais faire partir ma cohorte de petits courriers.

Tant qu’on est dans la transparence, et tant pis pour les braillards qui trouvent que je me fais mousser inutilement : budget 2011 alloué pour l’instant : 1665.24 € (j’ai sciemment évité le 1664… Question de réputation).

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[26 Feb 2011 | 2 commentaires | ]

Quand je dis « création », je ne parle pas nécessairement de musique mais de tout ce qui se crée en général. En l’occurrence, je suis allé faire un tour ce vendredi au loop pour participer au hackaton memopol2 de La Quadrature.

L'immeuble du loop

Dans un lieu inattendu à coté de la place de la République, on trouve un tas de gens plus ou moins poilus causant tantôt anglais, tantôt espagnol, tantôt français qui semblent tous savoir ce qu’ils font.

En réalité, chacun fait un petit bout d’un tout dont on n’a qu’une vague idée de la forme et du fond qu’il aura à la fin, puisque personne n’a écrit quelque chose qui ressemble à un cahier des charges.

Et pourtant, les choses avancent. Un truc à rendre fou n’importe quel chef de projet de webagency.

La bonne recette pour arriver à ça ? Un lieu ouvert, une invitation inconditionnelle à venir sur place, un relais avec le réseau pour que ceux qui ne peuvent pas se déplacer puissent participer et  surtout une énorme quantité de blocs notes partagés entre tous pour rendre compte de où chacun en est.

Ajoutez un peu de nourriture et de boisson, et vous avez des choses qui avancent, par le simple fait que les gens se parlent. Pas de réunion, pas de chef, pas de temps perdu.

La clé du succès de ce genre d’opération, c’est la continuité. Ce hackaton a commencé jeudi soir et finira samedi soir. Loin des horaires de bureau bien cadrés, le travail est fait en non stop en fonction des possibilités de chacun. Le projet ne sera, bien sûr, pas terminé ce soir, mais assez avancé pour que les participants puissent terminer bien au chaud chez eux par la suite.

Du côté des participants, pour que ça marche, il ne faut pas attendre de trouver quelqu’un qui va vous dire quoi faire, il vaut mieux rentrer dans le tas, quitte à avoir l’impression de déranger.

A quand la même chose pour les projets de lois et les rapports de tous poils ?

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[25 Feb 2011 | 2 commentaires | ]

Crédit photo : Fred Dhennin

Depuis que la classe politique se met à inviter des gens de l’internet à manger, des voix s’élèvent pour critiquer. Bon, en même temps, internet sans troll, ce ne serait plus internet.

Deux grands axes que j’ai pu retenir :

  • Sur le fond, beaucoup pensent qu’il s’agit d’inviter, façon HADOPI, des opposants avec qui on sait ne pas être d’accord à manger pour les faire rentrer dans le droit chemin. Comme si une assiette et un verre, aussi chers et jolis soient-ils pouvaient suffire à retourner les convictions profondes d’une personne.
  • Sur la forme, on ne discute pas de choses sérieuses autour d’une bouffe, on le fait dans une réunion avec de la place pour étaler ses papiers ou son matériel informatique.

Pour ma part, après avoir encore une fois crié à l’injustice parce que je n’avais pas été invité, on m’a demandé « mais si t’avais été invité, t’y serais allé ? ». Et là, j’avoue que je ne sais pas.

D’un coté, se faire inviter pour un homme politique, c’est une forme de reconnaissance sociale qui a quelque chose de plaisant. De l’autre, c’est le risque de se brouiller avec des gens qui trouvent que l’homme politique en question n’est pas fréquentable. Lire la suite »

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[21 Feb 2011 | 7 commentaires | ]

Attention, ce qui suit n’est pas nécessairement à la portée technique de monsieur tout le monde, mais ça ne vous empêche pas d’essayer :)

Crédit photo : Natharael

HADOPI a fait découvrir les VPN à bon nombre de gens ces derniers mois. Qu’on ne se trompe pas de discours, le présent article n’a pas pour but de faire l’apologie de l’anonymat sur internet. Celui fourni par les marchand de VPN est d’ailleurs tout à fait relatif. Non, il s’agit plutôt de remettre un peu de neutralité là ou n’y en a plus.

Qu’on s’entende bien sur le terme neutralité, s’il en était encore besoin. « Tous les paquets naissent et circulent libres et égaux en droit et chaque équipement est libre de communiquer avec tous les autres ».

Oui, mais comment faire lorsque votre FAI et sa bidulebox considèrent que décidément mégaupload ne sont qu’une bande de pirates pédo-nazis ? Il faut rejoindre la face cachée d’internet, celle où l’herbe n’est certes pas plus verte mais où la tondeuse de monsieur Orange n’a pas tout égalisé façon terrain de foot avant une coupe du monde.

Pour se faire, on va monter un VPN. Non pas avec ces espèces de troll « anti hadopi » qu’on trouve un peu partout sur la droite de Google quand on cherche des infos techniques mais avec un vrai opérateur qui sait ce qu’il va vous vendre et qui saura même vous l’expliquer. Lire la suite »

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[21 Feb 2011 | 6 commentaires | ]

Alors, ça part dans tous les sens un peu partout sur la définition d’un service géré. La faute aux mots pas employés à bon escient.

Crédit photo : Alan Levine

Nous allons commencer par un petit rappel. Internet, pour la majeure partie des gens de nos jours, ça voyage jusqu’à l’abonné par une technologie portant le doux nom d’ADSL. Cette techno a l’avantage de proposer une gestion de circuits virtuels. Si on prend l’exemple typique d’un abonné à une offre triple play, il y a, peu ou prou, 3 circuits virtuels qui sont la télévision, le téléphone et, bien sur, internet.

Les deux premiers sont, typiquement, ce qu’on peu qualifier de « services gérés ». Ils n’ont strictement aucun rapport avec internet, ils sont cantonnés au réseau du FAI, ils ne font qu’emprunter le même tuyau qu’internet entre l’abonné et le datacenter le plus proche. Evidemment, pour ne pas embrouiller le client, le FAI fait sa pub en disant « le téléphone, la TV, et internet jusqu’à 30 méga », mais 30 méga, c’est bien entendu la taille du tuyau global, contenant donc internet, la télé et le téléphone.

Et non seulement les 30 méga peuvent (et sont) bouffés par la télé et le téléphone, mais en prime, si on ne se sert pas du triple play, on est loin d’avoir la moindre garantie de pouvoir obtenir 30 méga tout le temps, tendance, sauf rare cas, on a l’assurance de ne jamais les avoir. A ce sujet, vous pouvez déterrer un vieil article par ici qui vous expliquera combien coûte réellement 1 méga.

Maintenant que nous sommes OK sur la méthode de liaison et son partage entre internet et « des services » qui n’ont rien à voir avec, divaguons un peu. Lire la suite »

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[20 Feb 2011 | 5 commentaires | ]

En ce beau dimanche de février, un petit post totalement inutile pour vous donner des nouvelles des fronts :

  • Vous l’aurez peut-être remarqué, chaque article est désormais muni d’un bouton « PDF » qui vient compléter la cohorte de boutons dits sociaux. C’est une demande que certains m’ont fait pour pouvoir balader mes écrits offline. Le caption autour de l’image d’illustration n’est pas parfait mais l’auteur du plugin en question devrait corriger ça sous peu.
  • J’en ai marre de devoir aller valider les commentaires one by one et ça ne fait finalement que casser la dynamique qui pourrait ressortir de vos contributions, les commentaires sont donc (théoriquement) déverrouillés à partir de maintenant. J’avoue que j’ai la flemme d’aller retoucher les paramétrés des articles déjà existants. Soyez sage !
  • La première assemblée générale de l’association Global Anycast France a eu lieu la semaine dernière. Maintenant, il faut que je trouve un moment pour me rendre en préfecture déposer les papiers.
  • Les décisions d’infrastructure pour l’association franciliens.net ont été faite et tout ceci devrait voir le jour d’ici fin mars si mes camarades du bureau s’agitent un peu et qu’on trouve un moment, chez FDN, pour travailler sur les déports de serveurs L2TP/Radius.
  • Je suis toujours à la recherche de bonnes âmes pour venir contribuer à mon projet de formation parlementaire. L’idée est de constituer un fil d’ariane pour une formation généraliste à « c’est quoi internet » en illustrant très concrètement les problématiques actuellement en discussion chez nos amis politiques. Ça se passe par ici.
  • Le projet 1x4x avance plus doucement que prévu, la faute à OVH qui a une conception toute particulière de l’emploi des adresses IP dans les environnements virtualisés. Plus d’infos bientôt !

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[18 Feb 2011 | 6 commentaires | ]

Crédit photo : Quentin Devillers

Les labs, c’est très long à mettre en place, pour l’instant par manque d’outils, ce qui devrait se résorber bientôt puisque j’ai couiné auprès de la haute autorité idoine pour obtenir une machine sur laquelle mon ami @soudoplatoff et moi pourrions laisser libre cours à nos délires  d’outillages en attendant d’avoir la plateforme officielle. C’est le projet 1x4x, je vous en dirai plus très bientôt, la machine est arrivée en milieu de semaine.

En attendant, les emails commencent à circuler entre les gens tournant autour des labs et j’ai enfin réussi à répondre partiellement à une grande question qui me taraudait depuis un bon moment, à savoir : Lire la suite »

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[17 Feb 2011 | 10 commentaires | ]

Ce matin, j’ai profité de l’aimable invitation de Laure de La Raudière (merci) pour aller poser mes fesses dans les pigeonniers de l’hémicycle de l’Assemblée Nationale. Le sujet, c’était la neutralité du net.

C’était ma première fois.

Alors, comment ça se passe ? On se pointe au 33 du quai d’Orsay où on montre patte (sac, poches et tout le reste) blanche en passant sous les classiques portails à détection de métaux.

J’ai rudement bien fait de laisser mes pinces et autres cutters à la maison ce matin, je sens que ça aurait été drôle si j’avais dû expliquer pourquoi je me balade avec tout ça.

Ensuite, on patiente sur un très joli fauteuil en cuir que les vestiaires ouvrent. Et là, premier drame, ça fait quelques années qu’on parle de hacker la loi, mais il est interdit d’amener ses outils de hacking avec soi. Adieu laptop, GSM, veaux, vaches et cochons. Lire la suite »

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[16 Feb 2011 | 3 commentaires | ]

Nous sommes en 1990, j’ai 13 ans, et je fais un exposé sur la loi « informatique et liberté » de 1978 devant mes petits camarades. Comme quoi, j’étais un peu prédestiné.

Reprenons, d’après la loi 78-17 :

Constitue une donnée à caractère personnel toute information relative à une personne physique identifiée ou qui peut être identifiée, directement ou indirectement, par référence à un numéro d’identification ou à un ou plusieurs éléments qui lui sont propres. Pour déterminer si une personne est identifiable, il convient de considérer l’ensemble des moyens en vue de permettre son identification dont dispose ou auxquels peut avoir accès le responsable du traitement ou toute autre personne.

Crédit photo : Cyril Cavalié

Je résume, si un bidule (numéro, référence…) permet d’identifier une personne c’est une donnée nominative.

Bien.

Une adresse IP, dans le monde des FAI ADSL aujourd’hui, permet, via une base de données, de retrouver le nom et l’adresse d’un abonné.

L’abonné en question n’est peut-être pas la personne qui se situe derrière le PC, mais peu importe, l’IP est une donnée qui permet d’obtenir un nom, c’est donc une donnée nominative. Accessoirement, les ayants droits ont du obtenir des agréments de la CNIL pour pouvoir collecter des IP, comme dirait des gens du bureau : « Ça prouve ! », puisque, toujours selon cette même loi : Lire la suite »