Articles de la catégorie Nouveau monde
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J’ai tout un tas d’articles en mode brouillon que je ne sortirai probablement jamais tant ils sont aujourd’hui anachroniques. Par exemple, belle affaire que de publier aujourd’hui un comparatif à peine entamé des propositions des deux grandes formations politiques en matière de numérique, vu que les dés sont jetés.
Et pourtant il y aurait grand besoin de leur rappeler leurs bonnes intentions de campagne, et même un peu plus.
On nous a rabâché, de gauche comme de droite, pendant des mois, que le numérique était un acteur prépondérant et en forte croissance sur le marché, que l’innovation était le moteur qui garantirait une part non négligeable de notre avenir à tous, que… WAIT !… Le numérique, OK, c’est des sous, et même un gros tas de sous, je vais pas dire le contraire, une partie des sous qui me font vivre viennent de là.
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La censure est un grand, certains diront gros, mot. On peut y ranger un nombre incroyable de choses, de quelqu’un qui se dit « non, quand même, je ne vais pas dire à mamie que ses 45 minutes de conversation téléphonique hebdomadaires me saoulent » au meurtre pur et simple.
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Lorsqu’on parle d’internet et de censure en France en 2012, la première chose qui vient à l’esprit, ce sont les tentatives de blocage de sites webs. En premier lieu, et curieusement, les sites de jeu en ligne dont la disparition ne porte finalement que peu préjudice à la libre expression, puis, plus gênant, un site de copwatching qui, que l’on approuve ou pas le principe, n’est qu’un parmi plusieurs centaines, amenant donc la question « pourquoi celui-ci et pas un autre ? ». Lire la suite »
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[Le texte qui suit est ma contribution au second opus du « fil des labs » paru en début de semaine. Publié ici avec les illustrations choisies à l’origine et qui n’ont pas été retenues dans la version officielles pour une sombre histoire de droits parait-il non vérifiables]
Je suis amateur de photo, sans formation, sans connaissance poussée. En bref, c’est un sujet qui me plaît mais que je ne maîtrise pas. J’ai donc commencé par rechercher une définition de la photo. Wikipedia donne en gros la suivante : la branche des arts graphiques qui consiste à créer des images par l’écriture de la lumière. C’est très poétique, mais concrètement, qu’entend-on par photographie en 2012 ?
C’est une image prise de la réalité et qui se trouve généralement contenue dans un fichier numérique, en tout cas pour une très grosse majorité des photos prises aujourd’hui. Qui dit numérique dit copiable à loisir sans dégradation de qualité, réutilisable, modifiable, bref, tout l’inverse d’une photo « à l’ancienne », sur support papier. En ce sens, la photographie a suivi la même évolution que la musique ou le cinéma.
Quelle est la considération apportée aujourd’hui à une photo ? J’ai distingué trois grandes familles qui ne sont toutefois pas exclusives les unes des autres. Lire la suite »
Nouveau monde » | Tweet |
[Le texte ci-dessous est l’oeuvre de Jean Dornac initialement publié sur le blog Etat Critique et reproduit ici avec son aimable autorisation. Il fait grandement écho à ma vision du monde du travail. Non qu’être à son compte soit une solution magique au problème qu’il décrit, mais c’est peut-être un début de piste]
Lorsqu’un peuple est saigné comme l’est le peuple grec, il faut se poser nombre de questions, dont celui du travail salarié.
Cela fait des années que je me pose la question du sens de ce fameux « travail salarié ». Pour être passé par là, de trop nombreuses décennies, je ne sais que trop bien qu’il s’agit d’un bien méchant attrape-nigaud. Seulement, voilà, la société est organisée ainsi depuis un peu moins de deux siècles, depuis que nos lointains parents quittèrent leurs champs aux récoltes aléatoires selon les bons vouloirs d’un ciel et d’une météo rarement favorables…
Travailler pour un autre contre un salaire n’est pas, en soi, choquant. Mais travailler pour un véritable capitaliste, totalement pris dans son idéologie et ses intérêts personnels, peut s’avérer rapidement dramatique. On y perd sa liberté et son âme. Lire la suite »
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[Ce billet est signé Laurent Chemla suite à une commande de ma part sur le thème de l’inter-médiation. Le challenge était 10000 signes. Il y en a 3000 de trop mais ils valent leur pesant de cacahuètes !]
Quand j’étais jeune — à l’époque où le Minitel n’était même pas encore entré dans nos foyers, c’est dire — j’ai commis ce qu’il faut bien appeler un livre (bien qu’il ne s’agisse en réalité que d’un banal recueil de listings de programmes en Basic pour le micro-ordinateur Oric-1).
Bien que forcément génial et résolument innovant (il y avait, je me souviens, des plumes qui tombaient aléatoirement du haut de l’écran et qu’un poussin devait récupérer en bas malgré leur trajectoire bizaroïde), il ne s’en est guère vendu et mon éditeur de l’époque m’en avait expliqué ainsi les raisons:
«Tu vois, on est une petite maison. Du coup on est pas distribués partout comme les grands, qui peuvent dire — par exemple à la FNAC -: prenez-moi tous les livres que je publie, même les daubes, et diffusez-lez. Sinon quand je publierai un grand auteur connu je me passerai de vos services».
Ce fut ma première expérience dans le domaine de la distribution et j’en ai retenu une règle: qui maîtrise un réseau de distribution maîtrise le contenu qui y est diffusé (j’ai aussi retenu le fait que mon génie ne serait jamais reconnu à sa juste valeur mais c’est un tout autre sujet). Lire la suite »
Idioties, Nouveau monde » | Tweet |
[L’illustration de cet article est l’oeuvre de François Delabruyere, reproduite ici même avec son aimable autorisation]
En plus d’être mandataire social d’une paire de trucs, salarié et vacataire d’un bidule public, je suis aussi auto entrepreneur, histoire de pouvoir légalement percevoir de l’argent pour tout ce que je fais qui ne rentre pas dans mes occupations officielles (par exemple, je fais de très jolis stickers muraux quand je m’ennuie…)
Ces activités annexes génèrent la coquette somme annuelle de… 250 ou 300 euro. Pas de quoi fouetter un chat quoi. Ce serait probablement aussi simple pour tout le monde que j’arrange ça au black, mais j’essaie d’être honnête.
Quelle drôle d’idée, ma bonne Gisèle… être honnête. Pour la seconde année consécutive, je reçois un avis d’imposition concernant la « cotisation foncière des entreprises ». Il s’agit du remplaçant de la taxe professionnelle. Oui, plus de taxe professionnelle ne veut pas dire qu’on paie globalement moins de taxe, ça veut juste dire qu’on en paie une autre. Mais c’est pas grave, on a l’habitude en France, pays ou on plante des fonctionnaires et ou ils pousse des impôts. Lire la suite »
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La bafouille qui suit à été écrite pour rejoindre d’autres contributions du même type dans un booklet à propos de l’intermédiaition. Elle est également publiée dans sur le forum des labs traitant du même sujet.
Les hommes ont, depuis toujours, eu besoin d’intermédiaire pour communiquer. Le premier facteur déclenchant l’intérêt d’utiliser les services d’un intermédiaire a probablement été la distance entre deux personnes.
L’intermédiaire a, de tout temps, été partie prenante dans la transaction commerciale pour le rôle de facilitateur qu’il y a joué : que ce soit via un négociant au fait des us et coutumes de deux pays par exemple, ou via une boutique physique où une personne qui produit quelque chose peut l’exposer dans l’attente qu’un acheteur vienne le voir et s’en porte acquéreur, voire plus simplement, via une entreprise de transport de colis lorsqu’on veut faire parvenir un objet à quelqu’un.
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Dans les domaines de la création en général, les intermédiaires peuvent être de deux grandes familles : ceux qui participent à la création de l’œuvre et ceux qui participent à son rayonnement. Les premiers ne sont pas à proprement parler des intermédiaires : ils créent tout autant que l’auteur ou l’interprète. Quant aux seconds, le rayonnement d’une œuvre pourrait lui-même être considéré comme un art, mais je fais le postulat de départ que ce n’est pas le cas. Lire la suite »
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Un récent billet de l’ami Eolas m’a fait remonter à l’esprit divers débats que j’ai pu avoir à propos de l’anonymat sur internet. J’en avais d’ailleurs déjà parlé par ici et par là.
Il a trouvé une façon que je trouve plutôt bonne d’exprimer le fond de l’histoire :
D’ailleurs, quand je suis cité dans les médias, c’est sous ce nom, et à ma demande quand on me laisse le choix. En effet, si des journalistes me contactent pour avoir un éclairage ou une opinion sur une question juridique, c’est parce que je suis Eolas, avocat et blogueur, non parce que je suis un avocat au barreau de Paris parmi 20.000 autres. C’est ce blog, et son succès depuis 7 ans et demi que je l’ai ouvert, qui me donne ma légitimité. Au demeurant, si je devais m’exprimer sous mon vrai nom, le lecteur ou auditeur se dirait “mais qui c’est ce type, pourquoi est-il consulté sur cette question ?” Car la vérité est terrible pour moi : c’est sous mon vrai nom que je suis anonyme…
Maintenant que le décor est posé, je vous invite à relire la conscience d’un hacker (ou bien la vo) et particulièrement le passage suivant :
Mon crime est celui de juger les gens par ce qu’ils pensent et disent, pas selon leur apparence.
Car voilà la triste vérité. Bien souvent, même inconsciemment, vouloir à tout prix connaitre l’identité civile d’une personne n’a qu’un but : pouvoir le juger sur le nom, le passé, le milieu social, les études, l’emploi ou pire. Lire la suite »
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Voici ma contribution dans le cadre de la consultation en préparation au plan France numérique 2020 lancée par le ministère de l’économie et des finances. Le fichier d’origine de la consultation est par ici (ça aide à comprendre mon billet) et la présente réponse est aussi dispo en PDF ici. Notez que cette réponse est faite en tant que citoyen lambda et n’engage aucunement mes divers employeurs. Lire la suite »
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Vous connaissez les deux seules choses infinies ici-bas ? L’univers et la connerie humaine. Quoi que pour l’univers on n’est pas bien certain. (libre adaptation des propos de l’ami Albert Einstein)
Au terme de longues conversations avec un ami (coucou carx), nous en étions arrivés à définir que l’illimité était une chose dont les bornes n’étaient pas connues, tandis que l’infini était quelque chose qui n’avait pas de borne. Ainsi, il est donc possible de toucher la limite de l’illimité. Juste, on sait pas quand. Bon, ces débats étaient plus sur la sémantique et nous étions accompagnés d’un nombre colossal de bouteilles et réunis dans un endroit étrange peuplé de gens peu fréquentables ce qui n’aidait pas à une saine réflexion.
Toujours est-il que ce qu’on peut lire aujourd’hui à propos de l’internet 3G est un mensonge. « Internet illimité dans la limite de… ». La limite est connue, ce n’est donc pas illimité. De toute façon, ce n’est pas non plus de l’internet, donc au fond ce n’est pas bien grave. Lire la suite »
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Le mardi, c’est permis. La grande est à l’école, le moyen à la garderie, c’est donc le seul jour de la semaine où il y a du calme à la maison.
Du coup, fort logiquement, c’est le jour que je choisis pour en avoir ras-le-bol que personne ne se bouge pour les Tunisiens du 36 rue Botzaris. Ça tombe bien, quelques hacktivistes ont besoin d’une voiture d’un format apte à recevoir un nombre conséquent de sacs de couchage sans trop les défaire de leur carton pour pouvoir les transporter.
Je retrouve donc @MsTeshi à proximité de Gare de l’Est, affalée sur son sac, tapant frénétiquement sur son smartphone et ne percutant pas tout de suite ma présence. « Youhouuu, on va les chercher, ces sacs de couchage ? » et nous voilà partis à visiter les petites rues du 20e arrondissement pour trouver le local de l’asso Un Autre Monde qui nous a remis 20 sacs de couchage, et pas de la daube (BIG UP !). Lire la suite »
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[Texte de Paul da Silva sous licence CC0 – à diffuser ! – 16 juin 2011]
Le bâtiment situé au 36 rue Botzaris est quelque peu particulier : il est la propriété et le siège français du RCD, le parti dissous du dictateur déchu Ben Ali. En l’espèce il est donc une propriété privée tunisienne, ne bénéficiant pas des exception d’extraterritorialité comme les ambassades ou consulats, d’une entité tunisienne n’existant pas.
Depuis plusieurs semaines déjà il est occupé illégalement par près d’une centaine de réfugiés tunisiens qui ont été expulsés plusieurs fois et qui finalement ne cherchent qu’un lieu ou dormir en attendant leur régularisation éventuelle ou leur retour au pays. Après tout la Tunisie, pays plus de six fois inférieur à la France par sa démographie, accueille en ce moment 50.000 réfugiés libyens là où la France se plaint de quelques 10.000 tunisiens arrivés depuis la révolution, oubliant au passage le nombre considérable de ceux qui ont enfin pu rentrer chez eux. Lire la suite »
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[Ne cherchez pas de message caché dans les passages en gras, il n’y en a pas, ou si peu]
Depuis maintenant 5 mois, @jmplanche, @soudoplatoff, quelques autres courageux et moi, nous pédalons chez hadopi.
Avant d’aller plus loin, je vous invite à lire la dernière prose des deux premiers (et les commentaires qui suivent) là et là.
Dans ma vie, je suis donc, entre autre, un agent double sans couverture chez hadopi. C’est à dire que je suis ouvertement « anti » et que les gens savent là-bas que si ça ne file pas droit, il y aura du flamby sur les murs vite fait (c’est à la mode).
Du coup, deux possibilités, soit on m’cache tout, on m’dit rien et on me laisse dans ma jolie bulle de bisounours, soit il n’y a rien de très choquant dans tout ce qui se passe.
Rien de choquant, entendons nous… rien de nouveau, parce qu’il faut pas déconner, la riposte graduée, il faut toujours avoir sa peau. Je ne suis pas là-bas que pour ça (et en plus, plein de gens qui sont pas dedans s’en occupent déjà), mais laissez-moi vous en toucher deux mots quand même. Lire la suite »
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Vous m’auriez demandé ce que je pensais du « passage au numérique » de l’état il y a un an, je vous aurais dit « yabon, il faut que ça aille plus vite ! ». Je me repose la question ces jours-ci, et la réponse est largement plus nuancée. Développement.
« Passer au numérique », c’est quoi ? C’est majoritairement permettre aux citoyens d’utiliser internet et l’informatique en général pour leur simplifier la vie. Oui. Mais pas que.
C’est aussi et surtout un énorme gain de pognon pour l’état. Ce n’est pas nouveau, ça date des premières automatisations. Permettre aux gens d’imprimer eux-mêmes leur attestation sécurité sociale par exemple, c’est autant de temps de travail, et donc de salaire, gagné. Du coup, la nana de l’antenne locale de la sécu, elle ne bosse plus que… le matin. Et l’après-midi, elle ferme consciencieusement la porte à clé, comme ça, elle est bien certaine que personne ne pourra utiliser la machine à attestation en son absence. Logique, quoi !
Bon, je suis méchant, c’est un exemple local qui n’a probablement pas cours partout, mais quand même.
Si, de nos jours, les praticiens crient parce que l’assurance maladie ne rembourse plus le stockage des radiologies scannées, il n’y a aucun doute, d’ici quelques temps, votre dossier médical n’aura pas besoin de vous suivre partout puisqu’il sera consultable de partout. Lire la suite »
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[Et pas que dans les domaines agricoles…]
Le monde entier est à la recherche des modèles qui vont s’imposer, de place de numéro 1 dans les médias, des 20 minutes de gloire en primetime à la télé, d’être le blog avec le plus grand nombre de pages vues, trouver la brèche marketing qui fera acheter le produit phare du moment au plus grand nombre… Héritage de l’âge d’or de Mamie Télévision regardée par tous, ce mode de fonctionnement vertical et globalisé bat de l’aile tel l’escargot qui se traîne face à quelques fourmis, plus petites, mais terriblement plus efficaces.
La mondialisation s’autodétruit, madame. Elle a enfanté d’un réseau acentré dont nos vies dépendent de plus en plus et l’avenir est décidément dans les communautés et dans le pair à pair. Le but du jeu n’est plus d’être écouté par la terre entière mais d’être compris et influent dans sa communauté, d’avoir un modèle économique qui marche avec son voisin d’en face même si il est différent de celui du voisin d’à coté, en bref, bosser la qualité contre la quantité et de retrouver une valeur essentielle perdue depuis belle lurette : l’humanité.
Le réseau mondial permet une ré-émergence des modes sociaux par sphères, à ceci prêt que les sphères ne sont plus géographiquement limitées et, dans une certaine mesure, plus socialement limitées non plus même si beaucoup restent encore dans leur bulle, avec des « gens de leur rang », les choses commencent à bouger. Lire la suite »